Sous couvert d'un accord signé entre le Maroc et l'Espagne prévoyant la reconduction des ressortissants de pays tiers qui traversaient sans permission les frontières entre le Maroc et les deux enclaves espagnoles, une trentaine de migrants devraient être expulsés ce samedi depuis Melilla vers le Maroc. Arrivés hier matin aux Iles Zaffarinas (au large des côtes marocaines) et transféré à Melilla par une unité du sauvetage maritime espagnole, le groupe d'une trentaine de migrants risque d'être expulsé. «Les immigrants seront réadmis par le Maroc dans les prochaines heures en vertu du traité signé entre les Gouvernements espagnol et marocain en 1992», a annoncé hier la délégation gouvernementale à Melilla dans un communiqué repris par le site local El Faro de Melilla. Parmi eux, des mineurs, des femmes et des demandeurs d'asile. Ces derniers ne devraient pas être expulsés, précise une source gouvernementale à l'agence de presse espagnole EFE. Pourtant cet accord est critiqué par de nombreuses associations et défenseurs des droits de l'Homme. Récemment, Amnesty International Espagne a demandé au ministère de l'Intérieur de cesser les expulsions expresses vers le Maroc. Son directeur, Esteban Beltrán, soutient que la rapidité avec laquelle ces expulsions sont menées «peut difficilement garantir l'accès à une procédure individualisée avec toutes les garanties».