Les islamistes de la Lampe sont très réservés au sujet de la disparition de l'opposant saoudien, Jamal Khashoggi. Une prudence qui tranche avec l'emballement des PJDistes, en décembre 2016, lors de l'assassinat de l'ambassadeur russe en Turquie. La disparition du célèbre journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, interpelle une partie des PJDistes, notamment ceux appartenant au courant de Benkirane. Ils sont les premiers à commenter cette affaire. Le conseiller Abdelali Hamieddine le considère comme un «martyr». La députée Amina Maelainine, s'est voulue philosophe, en parlant d'un «monde effroyable qui mérite de nombreuses actions militantes des libres pour le changer. C'est uniquement l'opinion qui (doit) faire face à l'opinion, et ce, quelles que soit ses limites» et non pas par le recours à «l'enlèvement et l'assassinat». Même son de cloche chez Ali El Asri, un autre député de la Lampe, observant les «années lumières» séparant les gouvernements qui protègent la libre expression et les autres qui la bafouent. Les leçons de l'assassinat de l'ambassadeur russe en Turquie Ce ton prudent à l'heure d'aborder cette affaire a été constaté dans le communiqué du secrétariat provincial de Fès de la jeunesse du PJD. L'instance a souligné que «la communauté internationale a appris l'assassinat du journaliste Dr. Jamal Khachoggi dans des conditions qui suscitent l'inquiétude et la suspicion sur l'état de la liberté d'expression au sein de notre société arabe». Ahmed Raissouni, pourtant connu pour ses critiques au régime saoudien notamment sur la question de la tutelle sur le hajj, a cette fois préféré aborder la disparition de l'opposant avec des pincettes. Le religieux a, ainsi, effectué une étonnante comparaison entre la fiancée du Saoudien et celle de Mohamed Yatim, concluant que les deux femmes ont causé du tort à leurs maris respectifs. Cette extrême prudence à l'heure de traiter l'affaire Khashoggi chez les cadres du PJD contraste avec le déluge de réactions sur les réseaux sociaux exaltant l'assassinat, en décembre 2016, de l'ambassadeur russe en Turquie par un de ses gardes-du corps en signe de protestation contre l'intervention de Moscou en Syrie. Un emballement qui avait conduit certains PJDistes à la prison pendant quelques mois pour «apologie au terrorisme». Cette fois, les islamistes de la Lampe se veulent prudents, évitant ainsi d'incommoder les autorités saoudiennes. Jamal Khashoggi n'a donné aucun signe de vie depuis qu'il a franchi, le 2 octobre, la porte du consulat saoudien à Istanbul. Article modifié le 2018/10/08 à 19h37