La chambre de commerce italienne vient de sortir des chiffres sur la représentativité féminine dans les secteurs de l'entrepreneuriat. Parallèlement à une tendance globale de féminisation des entreprises, les Marocaines qui y évoluent représentent la troisième nationalité étrangère. En plus de connaître leur essor, les entreprises féminines en Italie s'ouvrent de plus en plus aux femmes expatriées dans le pays. C'est le constat que dresse une récente note de l'Observatoire de l'entrepreneuriat féminin au sein de la chambre de commerce italienne. En effet, les chiffres relayés par l'agence de presse italienne AGI font état d'une évolution positive, s'agissant de l'intégration et de la participation active des étrangères dans le développement économique du pays. Ainsi, et de 2010 à juin 2017 seulement, 554 346 des 2 129 920 entreprises basées en Italie ont été tenues par des femmes,. Des entreprises dans lesquelles les salariées représentent 41,8%. Ceci dit, une firme sur dix parmi elles est désormais dirigée par une femmes issue d'une communauté étrangère. Source : Observatoire de l'entrepreneuriat féminin - Chambre de commerce italienne Le Maroc, troisième nationalité d'entrepreneuriat féminin Selon les chiffres de l'observatoire, les femmes expatriées les plus actives dans l'entrepreneuriat en Italie sont essentiellement issues de Chine. Elles sont suivies par les Roumaines, puis par les Marocaines, troisièmes au classement. Dans l'ensemble, ces trois nationalités représentent 41% du tissu entrepreneurial féminin étranger d'Italie. L'institution observe également un rajeunissement au sein des entrepreneuses issues de la migration. Dans ce sens, l'Observatoire indique que beaucoup des entrepreuneuses sont de plus en plus nombreuses à avoir moins de 35 ans lorsqu'elles arrivent aux commandes d'une firme. Ainsi, 12% du tissu féminin est géré par des cheffes d'entreprises qui n'ont pas encore 35 ans, soit une représentativité des jeunes supérieure à celle des hommes, auprès desquels ce chiffre baisse à 8,5%. Par ailleurs, 19,4% des entreprises féminines sont dirigées par une femme étrangère. De plus, cette tendance globale de féminisation rapide s'est observées plus fréquemment au cours des sept dernières années, durant lesquelles quatre femmes sur dix ont été derrière la création d'une entreprise, tandis que les hommes constituent 3 sur 10. Des régions et des secteurs plus accueillants que d'autres Si le terrain est plus fertile qu'avant pour l'implantation d'entreprises en Italie par les femmes, cette tendance s'apprécie selon les régions. En effet, certaines villes restent plus «accueillantes» que d'autres, selon les données de l'Observatoire de l'entrepreneuriat féminin. Parmi ces zones «accueillantes», la Lombardie (nord de l'Italie), Lazio (près de Rome) et la Campanie (connue par la baie de Naples) restent les régions les plus propices pour la création et le développement des firmes créées par les femmes. Ceci dit, le sud d'Italie rattaché au continent européen reste plus fortement concerné, bien que ces dernières années, un mouvement important d'entrepreneuriat féminin ait été constaté également dans la région des Pouilles, qui donne sur la mer Adriatique. Là-bas, 44,3% des entreprises déclarées sont tenues par des femmes, tandis que ce chiffres est de 43,8% à Lazio et de 43,2% en Toscane. Sauf que cette évolution dépend tout autant des secteurs, où la tendance évolue à des rythmes différents. Ainsi, «l'attractivité de certains domaines dans lesquels la présence des femmes a toujours été importante semble se réduire», constate l'observatoire en citant comme exemple l'agriculture. Si cette dernière a souvent été féminisée à près de 16%, elle a compté moins de 11% d'entreprises créées et dirigées par des femmes après 2010. Au même moment, 45% des firmes féminines créées au cours des sept dernières années sont concentrées dans les domaines de tourisme, «avec plus de 64 000 entreprises dans le logement et la restauration, 26 000 dans les agences de location et de voyage», ainsi que «155 000 dans le commerce». Pendant ce temps, plus de 13 000 autres se sont spécialisées dans la finance et les assurances. L'observatoire dépendant de la chambre de commerce indique, enfin, que 18 000 des investissements féminins initiés depuis 2010 regroupent les activités professionnelles liées aux sciences et à la technologie, tandis que 11 000 ont évolué dans l'information et la communication.