Après avoir rompu, le 1er mai, ses relations diplomatiques avec l'Iran, le Maroc multiplie les gestes de son adhésion à la politique anti-Téhéran suivie par l'administration Trump. Il est pour le moment récompensé par la promesse d'une reprise l'année prochaine du «Dialogue stratégique» entre les deux pays. Nasser Bourita s'est réuni, lundi soir à Washington, avec son homologue américain Mike Pompeo. «Ils ont discuté des opportunités d'élargir notre forte coopération économique et sécuritaire», a indiqué le porte-parole du Département d'Etat dans un communiqué. La question iranienne était également au menu des négociations entre les deux chefs de la diplomatie. Ils se sont mis d'accord pour la «consolidation des efforts conjoints en vue de mettre un terme au soutien de l'Etat de l'Iran au terrorisme et de faire face à son influence maléfique dans la région», ajoute la même source. Sur ce point, Rabat et Washington jouent la même partition. Bourita a d'ailleurs anticipé son entrevue avec Pompeo par une mise en garde contre les projets de Téhéran visant à «étendre son pouvoir en Afrique du nord et de l'Ouest, particulièrement dans les Etats de la côte atlantique». Le royaume récompensé par la relance du «Dialogue stratégique»? Le royaume a des motifs de satisfactions de cette réunion à Washington. Les Etats-Unis ont enfin promis de tenir une nouvelle session «l'année prochaine» du «Dialogue stratégique» avec le Maroc. Un cadre de partenariat, lancé en 2012 sous l'ère Hilary Clinton, mais qui se trouve aujourd'hui en panne. La dernière réunion entre les deux parties remonte à avril 2015 dans la capitale américaine. Cause de cette suspension : les flagrantes divergences apparues entre le Maroc et l'administration Obama sur la question du Sahara occidental au Conseil de sécurité. La convocation en 2016 (à deux reprises) de l'ancien ambassadeur Dwight Bush par des responsables marocaines suite à la publication du rapport du Département d'Etat 2015 sur les droits de l'Homme au Maroc a également contribué à cette détérioration des relations entre les deux «alliés». Par ailleurs, la question de la relance du «Dialogue stratégique» était inscrite sur l'agenda de la visite de John Sullivan, le numéro 2 de la diplomatie américaine à l'occasion de son déplacement à Rabat en juin dernier. L'engagement marocain dans la politique anti-Iran menée tambour battant par l'administration Trump aura-t-il des conséquences sur la position de Washington sur le dossier du Sahara occidental ? Les éléments de réponse à cette question seront connus dès octobre prochain, à l'occasion de l'adoption au Conseil de sécurité d'une nouvelle résolution prolongeant le mandat de la Minurso de six mois supplémentaires. Pour Washington, le plan d'autonomie marocain est viable Les Etats Unis ont réitéré, lundi à Washington, que le plan d'autonomie au Sahara est «sérieux», «réaliste» et «crédible», en soulignant que ce plan est à même de satisfaire les aspirations des populations du Sahara «à gérer leurs propres affaires dans la paix et la dignité». C'est ce qu'a affirmé lundi à la MAP Pablo Rodriguez, responsable au Département d'Etat. Le plan marocain d'autonomie au Sahara «représente une approche potentielle en vue du règlement de la question du Sahara», a souligné le diplomate US. Article modifié le 18/09/2018 à 15h22