Au terme de la visite de John Sullivan à Rabat, le Maroc et les Etats-Unis ont décidé de relancer leurs relations bilatérales. Le royaume plaide désormais pour un nouveau cadre du Dialogue stratégique afin qu'il soit permanent et moins pompeux, et aborde des questions d'intérêts communs. Le secrétaire d'Etat adjoint des Etats-Unis, John Sullivan s'est réuni ce vendredi à Rabat avec le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita. Le Maroc est la dernière étape d'une tournée ayant conduit le responsable américain en Europe et en Afrique du Nord, entre le 25 et le 29 juin. «Les discussions entre les deux responsables ont porté essentiellement sur la relance des relations bilatérales», nous indique une source. Des relations qui ont été marquées par une période d'incertitudes, voire même de tensions en 2013 et 2016, sous les deux mandats de Barack Obama. Au cours de la première année de l'administration Trump, avec Rex Tillerson aux commandes du Département d'Etat, la situation n'a pas réellement avancé. Le royaume espère que l'arrivée de Mike Pompeo permettra de dépasser les errements du passé et d'aborder l'avenir avec confiance. Reprise du Dialogue stratégique entre les deux Etats, en rade depuis avril 2015 De la réunion Sullivan-Bourita, Rabat peut se féliciter de l'engagement américain de la reprise, dans un proche avenir, d'une nouvelle session du Dialogue stratégique. «Durant ces entretiens, le Maroc a plaidé pour une nouvelle formule de ce type de partenariat, avec une approche dynamique abordant des questions précises et garantissant des résultats concrets», nous confie la même source. «Le royaume ne veut pas de réunions pompeuses et sans lendemain, mais défend plutôt des rencontres permanentes au niveau des experts des deux pays, au cours desquelles toutes les questions d'intérêts communs seront examinées», ajoute-t-elle. Lancé en 2012 sous l'ère Hillary Clinton, alors à la tête du Département d'Etat, le Dialogue stratégique entre le Maroc et les Etats-Unis a depuis connu trois sessions : septembre 2012, avril 2013 et avril 2015. Depuis, il est entré dans une phase d'hibernation. Les flagrantes divergences apparues entre les deux pays, notamment sur la question du Sahara occidental et les droits de l'homme, marquées par la convocation de l'ancien ambassadeur américain à deux reprises en 2016, ont largement contribué à cet état des lieux.