A l'exemple de La Réunion où des assisses territoriales de l'islam de France ont eu lieu début août, plusieurs départements ont jusqu'au 15 septembre pour lancer une large consultation auprès des musulmans de l'Hexagone. D'ici au 15 septembre, chaque département français doit mettre en place une concertation locale avec ses représentants musulmans. Objectif ? Réformer l'organisation et le financement de l'islam en France et mieux le structurer dans le cadre des institutions républicaines. Une démarche déjà annoncée en juin par Gérard Collomb, ministre français de l'Intérieur, quelques jours après la fin du ramadan. A Rennes, c'est le 4 septembre prochain qu'auront lieu des assises territoriales de l'Islam, a rapporté hier le média régional Ouest-France. A la préfecture de la région, des groupes de travail vont plancher pour améliorer le financement des lieux de culte musulmans et la formation des imams et aumôniers. Pendant une heure et demie, trois groupes de travail discuteront de trois thématiques principales : «Les lieux essentiels aux yeux des musulmans » (la gouvernance et la gestion des lieux de culte et les carrés musulmans dans les cimetières) ; «les flux financiers générés par la pratique de l'Islam» (la filière halal et le pèlerinage à La Mecque) ; et «le personnel religieux» (la formation des responsables cultuels et la situation des aumôniers). Un rendez-vous similaire a déjà eu lieu début août à La Réunion, alors que d'autres départements doivent encore lui emboîter le pas. Pour une feuille de route avant la fin de l'année ? Lundi 25 juin, suite à la réception des membres du bureau exécutif du Conseil français du culte musulman (CFCM), le ministre français de l'Intérieur a annoncé la tenue des «Assises territoriales» de l'Islam de France. Une démarche visant à mettre en place «une grande concertation associant les acteurs de terrain dans chaque département, dans la continuité des instances de dialogue organisées depuis 2015 avec l'islam de France». Ces ateliers ou tables rondes devront «représenter toute la diversité des musulmans français qui souhaitent mieux organiser l'islam dans le cadre de nos institutions républicaines», a-t-il dit. En début de cette année, Emmanuel Macron, lors de ses vœux aux autorités religieuses, a jugé «indispensable» de mener «un travail sur la structuration de l'islam en France», afin qu'il ne tombe pas dans la «crise» qu'il vit au plan international. A l'adresse des représentants musulmans, le président français a plaidé en faveur d'«un travail sur la structuration de l'islam en France, qui est la condition même pour que vous ne tombiez pas dans les rets des divisions de votre propre religion et de la crise qu'elle est en train de vivre sur le plan international». Histoire : Quand Napoléon III voulait gérer le culte musulman Un mois plus tard, il a affirmé, dans une déclaration à la presse, son souhait de «poser les jalons de toute l'organisation de l'Islam de France» durant le «premier semestre 2018». Depuis, plusieurs propositions sur l'organisation du culte musulman, la formation des imams ainsi que l'épineuse question du financement ont fuité.