Podemos persiste et signe. La formation d'extrême de gauche, résolument anti-Maroc, a mis en garde l'exécutif espagnol contre les conséquences d'une entente avec le royaume pour régler le problème de la migration. En Espagne, Podemos a choisi de se démarquer de la ligne suivie par ses alliés socialistes au pouvoir, notamment sur le dossier de la migration et les liens avec le Maroc. Si Pedro Sànchez et ses ministres réclament à l'Union européenne d'accorder davantage d'aides au Maroc pour faire face aux flux migratoires, la formation d'extrême gauche a opté pour une mise en garde adressée au chef du gouvernement contre les «conséquences néfastes» de s'appuyer sur Rabat. Par la voie de l'un de ses porte-paroles à la Chambre basse du Parlement la formation d'extrême gauche invite l'exécutif à régler le problème par ses propres moyens. «Vous ne pouvez pas l'externaliser à des pays qui violent les droits de l'Homme», déclare devant les députés, Ione Belarra, comme le rapporte l'agence Europa Press. Podemos parle de «chantage» du Maroc avec la migration «Que le Maroc nous fasse le chien de garde de nos frontières auraient des conséquences néfastes. Ce serait une erreur commise par un pays démocratique comme le notre», a-t-elle répété dans des déclarations à la presse. La députée a estimé par ailleurs que l'engagement de Rabat à limiter les arrivées de pateras sur les côtes espagnoles n'est nullement désintéressé, soulignant que le Maroc pourrait jouer de la carte de la migration pour «faire chanter» l'Espagne sur d'autres dossiers. Une idée largement partagée par des milieux politiques de gauche et de droite et par la presse espagnole. En revanche, elle a plaidé pour le projet de lancer une nouvelle campagne de régularisation des migrants qui soit «respectueuse des droits de l'Homme» afin que «les gens ne soient pas obligés de sauter les barrières de Ceuta et Melilla ou à recourir à des embarcations de fortune». La députée a également appelé le gouvernement Sànchez à mettre un terme aux refoulements sommaires (ou à chaud) vers le Maroc de migrants subsahariens. Pour mémoire, le 3 octobre 2017, la Cour européenne des droits de l'homme a condamné Madrid pour ses pratiques. Le gouvernement Rajoy avait immédiatement interjeté appel alors que le verdict sera connu en octobre prochain. Parallèlement aux mises en garde de Podemos sur la migration, un groupe de députés de Podemos, Parti nationaliste Basque, la Gauche républicaine Catalane, Compromis (Coalition de formations nationalistes valenciennes) et Bildu (proche des indépendantistes basques) ont appelé, dans une lettre, le gouvernement espagnol à rejeter l'accord de pêche signé, en juillet, entre le Maroc et la Commission européenne.