Contrairement à l'édition 2017, Aminatou Haidar n'a pas pris part à l'université d'été des cadres du Polisario qui se tient à Boumerdès. La séance d'ouverture du forum a également connu l'absence de représentants de la présidence ou du gouvernement algériens. La 9e édition de l'université d'été des cadres du Polisario s'est ouverte samedi 4 août dans la ville algérienne de Boumerdès. Visiblement préoccupés par les problèmes internes, notamment le projet du 5e mandat d'Abdelaziz Bouteflika et la guerre que se livre le groupe ayant mis un terme au pouvoir du général Toufik, aucun représentant de la présidence ou du gouvernement Ouyahia n'a fait le déplacement à ce rendez-vous. Et pourtant, le secrétaire général du Polisario, Brahim Ghali, et son «président du parlement sahraoui», Khatri Addouh, sont venus des camps de Tindouf pour prendre la parole devant les participants. L'absence d'officiels algériens n'est pas sans soulever des interrogations. Si l'agence SPS a préféré regarder ailleurs, la publication en ligne Futurosahara, très proche de Lamine Ould El Bouhali, le principal opposant à la ligne Ghali, s'est chargée de relayer et d'amplifier ces questions et ces incertitudes. Par ailleurs, l'ancien «ministre de la Défense» était absent de la réunion du samedi 4 août. Les têtes d'affiche pro-Polisario au Sahara sont restées chez eux Outre les absences remarquées de hauts fonctionnaires de l'Etat algérien à la séance inaugurale de l'université d'été, de nombreuses figures du Sahara connues pour leurs appuis au Polisario ont séché l'évènement, tels Ali Salem Tamek ou encore Aminatou Haidar, la présidente de la CODESA. La présence de cette dernière aux travaux de l'édition 2017 en a été, sans conteste, le fait marquant. Une tribune qu'elle a saisie pour couvrir d'éloges l'Algérie et condamner la politique du Maroc. Douze mois après son intervention, Aminatou Haidar n'a pas encore retrouvé sa place d'«ambassadrice itinérante» de la cause sahraouie. En revanche, 24 partisans du Polisario venus des provinces sahariennes ont assisté à la réunion de Boumerdès. Ils ont atterri, les 2 et 3 août, à l'aéroport d'Alger à bords de vols en provenance de Casablanca et d'Agadir. Tous sont inconnus du grand public, ce qui devrait réduire l'impact de leurs prises de parole ou de leurs positions durant leur séjour dans une ville connue pour son patrimoine archéologique. Toutes ces absences d'officiels algériens et de têtes d'affiche du Polisario au Sahara raisonnent comme une fin de cycle pour le modèle de l'université d'été de Boumerdès, tel qu'il a été élaboré en 2009 par le «Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui».