Le Département d'Etat des Etats-Unis d'Amérique a publié, hier soir, son rapport pour l'année 2017 sur les droits de l'Homme dans le Monde. Pour le Maroc, il tombe dans une période assez sensible. Les discussions sur une nouvelle résolution sur la question du Sahara occidental entament la dernière ligne droite avant la séance du vote au Conseil de sécurité de l'ONU sur la question. Mais les rédacteurs du document n'ont relevé aucun cas de "disparition" ou de "d'actes d'assassinats" dans la région à l'encontre d'activistes sahraouis. Le rapport loue même les interventions des deux sections du Conseil national des droits de l'Homme à Tan-Tan et Laâyoune. En effet, il met en avant l'instruction par cette instance des allégations de torture présentées par des sahraouis et la poursuite de l'application des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation. Les médias du Polisario partagés entre indignation et silence Ces observations seraient passées complètement inaperçues pour certains médias du Front si le rapport 2017 du Département d'Etat ne s'est pas inscrit en rupture avec les précédentes éditions. Dans le paragraphe intitulé: "le gouvernement (marocain) tolère les activités de plusieurs organisations non-reconnues", le document évoque la cérémonie organisée, le 20 juin 2017 à Laâyoune, par l'association CODESA présidée par Aminatou Haidar, à l'occasion du premier anniversaire du décès de Mohamed Abdelaziz. Dans le compte-rendu de l'événement, les services de John Sullivan, qui assure l'intérim en attendant la confirmation de Mike Pompeo à la tête de la diplomatie américaine, n'ont pas hésité à qualifier les drapeaux de l'autoproclamé "RASD" utilisés lors de ces commémorations de " séparatistes". Une première. Le site Futurosahara.net est très remonté contre ce passage. "Le Département d'Etat adopte les termes du Makhzen vis-à-vis de la cause sahraouie", accuse dans un article la publication en ligne qui relaie les positions de Mohamed Lamine Ould El Bouhali, le grand adversaire déclaré de Brahim Ghali. L'agence officielle de presse du Polisario n'a pas encore abordé le sujet. Il en est de même pour Adamir et la MAPNR. Tous observent, du moins pour l'instant, le silence.