Une fois n'est pas coutume, Aminatou Haidar a pris part à l'université d'été des cadres du Polisario du Polisario à Boumerdès. La présidente de la CODESA a saisi l'occasion qui lui a été offerte pour couvrir d'éloges l'Algérie. Un appel du pied pour retrouver sa place d' "ambassadrice itinérante" de la cause sahraouie. Aminatou Haidar entend récupérer la place qui était sienne du temps de Mohamed Abdelaziz. Cette année, elle a été contrainte de descendre de son piédestal pour prendre part à l'université d'été des cadres du Polisario à Boumerdés en Algérie. Elle qui d'habitude boudait l'événement, le jugeant pas assez à la hauteur de sa «renommée», a dû mettre de l'eau dans son thé. Mme Haidar a en effet besoin de regagner la confiance de Brahim Ghali et retrouver ainsi le train de vie qu'elle menait auparavant avec ses nombreux déplacements en Europe, aux Etats-Unis et au Canada. Sa surprenante participation à la dernière journée de la réunion de Boumerdès se résume en effet à un appel du pied au parrain algérien. Dans son allocution, elle a couvert d'éloges le pouvoir algérien pour son soutien au Polisario, tout en dénoncant la politique du Maroc au Sahara occidental. Un appel du pied au pouvoir algérien La présidente de la CODESA (Collectif des défenseurs des droits de l'Homme au Sahara occidental) s'est faite la porte-parole de l' «indépendance» de la province. Une manière pour elle de gagner de nouveaux sympathisants notamment auprès des véritables tenants du dossier à Alger et de prendre une distance avec la ligne prônée par Brahim Ghali mais sans pour autant entrer en confrontation directe avec lui. Ce dernier, présent également lors de la journée de clôture des travaux de l'université, a insisté sur l'urgence de reprendre le processus des négociations. La présence de Mme Haidar à Boumerdès intervient presque deux mois après sa participation à Las Palmas (Iles Canaries), à une conférence sur les «violations des droits de l'Homme au Sahara occidental». Elle avait alors partagé la vedette avec Boukhari Ahmed, représentant du Polisario aux Nations Unies. Il faut rappeler que des parties en Espagne œuvrent depuis plusieurs mois pour réconcilier Brahim Ghali avec Mme Haidar. Avant même qu'il ne soit désigné à la tête du Front, Ghali a veillé à écarter la présidente de la CODESA des grands déplacements promotionnels des cadres du mouvement séparatiste en Europe et ailleurs.