Lors d'un point de presse organisé mercredi au Quai d'Orsay, les jugements prononcés par la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca à l'encontre des détenus du Hirak ont fait l'objet d'une question. Après avoir rappelé les circonstances du jugement, le journaliste s'est demandé quelle était la «réaction de la France à cet épilogue judiciaire du mouvement de protestation dans le Rif». En réponse, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, a rappelé que la diplomatie française avait «pris connaissance des condamnations prononcées dans le cadre du procès des manifestants du Hirak du Rif marocain». «Nous sommes attachés au respect des libertés publiques. Nous sommes également attentifs à la situation économique et sociale dans le Rif où nous menons des actions de coopération avec les autorités marocaines, au travers de l'Agence française de développement, au bénéfice de la population de cette région», a-t-elle dit. Cette position rappelle celle d'Emmanuel Macron, président de la République, lors de son déplacement au Maroc. Le 14 juin 2017, alors qu'il était en visite d'amitié et de travail dans le royaume, le chef d'Etat avait déclaré que le roi Mohammed VI était «préoccupé par le sort de cette région qui lui est chère». «Il ne m'appartient pas de tenir un jugement sur un sujet de politique intérieure. Néanmoins, j'ai senti d'une part que le roi a considéré qu'il était légitime qu'il y ait des manifestations, qui sont d'ailleurs prévues dans le cadre d'un droit constitutionnel (...) ; d'autre part que son souhait était d'apaiser la situation en répondant aux prémices de ces mouvements et en apportant une considération à cette région», avait-il répondu aux questions des journalistes.