Le Collectif des Rifains de France a adressé une lettre ouverte au Premier ministre français Edouard Philippe, actuellement en visite officielle au Maroc, pour l'interpeller sur «la situation des droits humains au Maroc et dans le Rif en particulier, et la situation des détenus et prisonniers politiques rifains». Le Collectif revient sur le Hirak, dénonçant «la machine répressive marocaine [qui] n'a cessé de sévir contre les citoyens rifains qui n'ont d'autre tort que d'avoir réclamé leurs droits légitimes, réclamé le développement du Rif (…) et enfin pour avoir mis l'Etat marocain devant sa responsabilité». Il revient également sur les propos tenus par le président Emmanuel Macron, lors de sa visite officielle au Maroc les 14 et 15 juin 2017 : «J'ai senti, d'une part, que le roi considérait qu'il était légitime et normal qu'il y ait des manifestations (…) et, d'autre part, que son souhait était d'apaiser la situation en répondant aux prémices de ces mouvements en apportant une réponse complète, une considération à cette région, et des réponses très concrètes en termes de politiques publiques.» «Cette volonté supposée d'apaisement s'est retrouvée contredite le jour même [où] les tribunaux marocains ont prononcé, au nom du roi, des peines très lourdes à l'encontre des militants rifains.» Rappelant le décès, le 20 juillet 2017, d'Imad El Attabi, «assassiné dans des conditions suspectes et à ce jour non élucidées», le Collectif espère une intervention du Premier ministre en faveur du Rif. «Compte tenu des axes stratégiques retenus pour votre visite, notamment la jeunesse et la migration, nous espérons que la situation dans le Rif sera évoquée et à l'ordre du jour de vos rencontres», écrit-il, avant d'ajouter : «Les Rifains et les défenseurs des droits humains seront attentifs et vigilants quant aux messages et propos que vous allez tenir face à vos interlocuteurs.»