Plusieurs heures après le transfert de Rabat à Al Hoceima de sa dépouille, Imad El Attabi a été inhumé mercredi en début de soirée au cimetière «Akra Azougagh» à l'entrée d'Al Hoceima. Des funérailles marquées par la présence des activistes du Hirak. Funérailles d'Imad El Attabi, mercredi 9 août à Al Hoceima. / Ph. Facebook Funérailles d'Imad El Attabi, mercredi 9 août à Al Hoceima. / Ph. Al Aoual Funérailles d'Imad El Attabi, mercredi 9 août à Al Hoceima. / Ph. Facebook Sit-in à Rabat pour un dernier hommage à Imad El Attabi. / Ph. Hespress La dépouille de l'activiste rifain Imad El Attabi, décédé mardi à l'hôpital militaire de Rabat, a été inhumé mercredi en début de soirée au cimetière «Akra Azougagh» dans les environs d'Al Hoceima, rapportent mercredi soir plusieurs sources médiatiques. Des funérailles qui se sont déroulés dans une atmosphère particulière avec la participation d'une centaine d'activistes du Hirak du Rif, les habitants de la région et les membres de sa famille. Al Aoual, présent sur place, décrit une inhumation «marquée par les larmes des hommes et des jeunes du Hirak, où tristesse et grogne et messages politiques étaient au rendez-vous». Le corps du jeune rifain est arrivé mercredi à Al Hoceima à bord d'un hélicoptère en provenance de Rabat. Après plusieurs heures passées à la morgue de l'hôpital civil d'Al Hoceima, sa famille a finalement décidé de l'inhumer avant le coucher du soleil. Une fois la dépouille d'Imad El Attabi inhumé au cimetière situé à l'entrée d'Al Hoceima, certains participants ont tenté d'organiser une marche pour se rendre à la capitale du Rif, au moment où les autorités locales ont déployé plusieurs éléments pour contrôler la situation. Al Aoual fait état de «tension» entre forces de l'ordre et jeunes rifains venus accompagner Imad à sa dernière demeure. «Certains activistes ont emprunté la route qui passe par les montagnes pour regagner Al Hoceima», poursuit la même source. Des slogans politiques, accusant «le Makhzen d'avoir assassiné Imad» ont fusé mêmes lors des funérailles. «Imad est mort assassiné et le Makhzen en est le responsable» ou encore «le martyr a laissé un testament : Aucun repli», ont scandé certains participants. Plusieurs réactions depuis l'annonce du décès Depuis l'annonce du décès d'Imad El Attabi, mardi dernier, plusieurs activistes du Hirak ont réagi sur les réseaux sociaux. D'autres sympathisants ont choisi d'appeler à des sit-in pour rendre un dernier hommage au premier décès du mouvement de contestation né au lendemain de la mort tragique de Mohcine Fikri. Mercredi soir, le Front Rabat contre la hogra a organisé un sit-in auquel plusieurs sympathisants ont pris part. Activistes d'Al Adl Wal Ihsane, militants des partis de gauche et ceux de mouvements amazighs ont scandé à l'unisson des slogans accusant les autorités et dénonçant le décès du jeune activiste. Un sit-in marqué par plusieurs banderoles et des pancartes pour exprimer la solidarité avec la famille du défunt et le Rif. Pour leur part, les détenus du Hirak à la prison locale Ain Sebâa 1 de Casablanca auraient adressé une nouvelle lettre à l'opinion publique. Relayée par l'activiste El Mortada Iamrachen, les figures de proue du Hirak tirent à boulets rouges sur «les forces répressives ayant causé la mort d'El Attabi». Ils annoncent également un deuil de trois jours et une grève de la faim de 48h. Dans le Rif, de nouvelles formes de protestation ont été annoncées, avec notamment des manifestations et des sit-in quotidiens sur les plages d'Al Hoceima et sur les toits des maisons. Les activistes appellent aussi à une grève générale organisée de façon hebdomadaire tous les vendredis et de coller les photos de détenus du Hirak sur toutes les rues d'Al Hoceima, Imzouren et les villes de la province.