Henda Ayari, la première femme à avoir porté plainte contre Tariq Ramadan pour viol, a fait évoluer sa version des faits lorsqu'elle a été écoutée par les juges la semaine dernière, en changeant la date et le lieu des premières accusations en octobre, révèle Franceinfo ce mardi. «Elle décrit toujours un viol dans des conditions terribles, mais il ne se serait plus déroulé à la date ni à l'endroit qu'elle avait indiqué dans sa plainte initiale», ajoute la même source. Dans sa plainte datant d'octobre dernier, elle situait les faits dans un hôtel près de la gare de l'Est en fin mars-début avril 2012, tandis que la semaine dernière lorsqu'elle a été réentendue par les juges, «elle évoque finalement plutôt un viol le 26 mai 2012», en plus de le situer à l'hôtel Crown Plaza, dans le 11e arrondissement de Paris. Pour se justifier, Henda Ayari déclare avoir fouillé dans ses notes, agendas, relevés de compte et talons de chèques de l'époque. Me Emmanuel Marsigny, l'avocat de Tariq Ramadan s'est emporté en déclarant : «Quand on a été violée, on se souvient généralement du lieu». Et d'ajouter : «On change d'hôtel, on change de date, bientôt on changera aussi d'auteur des faits. Tout ceci n'est pas sérieux. Ce qui est dramatique, c'est que mon client est maintenu en détention au motif précisément que des vérifications auraient été faites pour crédibiliser les accusations.» Tariq Ramadan va être réentendu par les juges le 5 juin prochain, tandis que la première plaignante va publier un livre le lendemain intitulé «Plus jamais voilée, plus jamais violée» (Ed. L'Observatoire). L'avocat de l'islamologue suisse va de nouveau demander une remise en liberté, après l'audience de son client.