La première plaignante dans l'affaire Tariq Ramadan, Henda Ayari, s'est vue contredire par une récente enquête ayant prouvé qu'elle se trouvait dans le mariage de son frère le jour de son viol. Lors de sa première confrontation à Tariq Ramadan incarcéré depuis le 2 février pour viol, Henda Ayari a vu ses propos contrecarrés par de récentes investigations. Initialement, cette première plaignante situait le viol présumé au début du printemps 2012, dans un hôtel de l'est parisien. Elle avait ensuite fait évoluer sa version des faits, évoquant alors la date du 26 mai 2012 et un lieu précis : l'hôtel Crowne Plaza de la place de la République à Paris. Mais les enquêtes menées par la brigade criminelle ont mis en doute ce nouveau témoignage, en concluant qu'elle se trouvait alors au mariage de son demi-frère à Rouen, à 130 km au nord-ouest de la capitale française. «Elle a recherché des dates. Elle a eu tort parce qu'elle aurait dû dire finalement : Je ne sais pas», a réagi après la confrontation Me Francis Szpiner, l'avocat de la plaignante. «Mais ça ne remet pas en cause l'essentiel. (...) Elle dit qu'il l'a violée et elle a maintenu ses accusations face à M. Ramadan», a-t-il ajouté. Le Huffpost rapporte que le frère d'Henda Ayari a été pourtant catégorique en affirmant que le 26 mai 2012 celle qui accuse Tariq Ramadan se serait rendue à son mariage. «Il avait lieu à Petit-Couronne à 7 ou 8 kilomètres de Rouen. (...) La fête a commencé vers 18 ou 19 heures. J'ai le souvenir que ma sœur était présente ce soir-là. Elle était avec ses trois enfants. Je ne saurais pas vous dire à quelle heure elle est partie. (...) Dans mes souvenirs, elle était présente et souriante, atteste-t-il devant les policiers de la crim. Il me semble qu'on la voit sur une vidéo du mariage qui est gravée sur un DVD», précise-t-il dans les témoignages repris par Le Point, témoignages dans lesquels il insiste également sur l'état mental de sa sœur. Pour sa part, l'avocat de Ramadan, Me Emmanuel Marsigny, a indiqué qu'il allait formuler une nouvelle demande de remise en liberté pour son client. «Il n'y a plus pour moi de dossier Ayari puisque on est incapable de savoir quand et où le prétendu viol aurait eu lieu. Reste maintenant la question de la remise en liberté de M. Ramadan que je vais déposer bien évidemment dès aujourd'hui», a-t-il déclaré après la confrontation. Dans un article paru ce jeudi, Le Point révèle, en exclusivité, que les magistrats disposent désormais de plusieurs éléments recueillis par les enquêteurs de la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, en charge des investigations, venant contredire les déclarations d'Henda Ayari sur le jour précis où elle assure avoir été violée.