Pour le projet hybride Noor Midelt, devant allier les technologies solaires photovoltaïques (PV) et celles de l'énergie solaire concentrée (CSP), le Maroc table sur un bouclage du projet d'ici la fin de l'année ou début 2019. Le royaume prévoit aussi une baisse du prix du KWh solaire. Détails. Grâce à des innovations de conception et un cadre de développement favorable, le Maroc s'attend à atteindre les prix du KWh solaire les plus bas pour le projet hybride Noor Midelt, rapporte ce vendredi le média spécialiste des actualités liées à l'énergie solaire, Solar Paces. Citant un responsable de l'Agence marocaine pour l'énergie durable (Masen), Solar Paces affirme que pour son projet hybride devant allier solaire photovoltaïque (PV) et énergie solaire concentrée (CSP), baptisé Noor Midelt, le royaume s'est associé à des plans globaux de soutien pour diversifier son financement. Géré par Masen, le programme d'énergie renouvelable a soutenu la construction de la centrale parabolique Noor I de 160 MW avec trois heures de stockage, opérationnelle depuis 2015. La centrale parabolique Noor II de 200 MW et la tour Noor III de 150 MW, avec plus de sept heures de stockage chacune, seront également mises en service d'ici la fin de l'année, en plus du projet Noor PVI de 170 MW. Noor I, II et III et PV1 ont tous été développés par le saoudien ACWA Power et ses partenaires, rappelle le média. «À la suite de projets CSP autonomes révolutionnaires, le Maroc semble désormais prêt à contribuer au développement de systèmes PV-CSP hybrides à travers son projet Noor Midelt. Le pays a lancé une demande de propositions pour deux centrales solaires hybrides à Noor Midelt, qui auront chacune une puissance CSP brute comprise entre 150 MW et 190 MW avec une capacité de stockage.» Tout en rappelant que les deux projets seront construits par différents développeurs, le média annonce que cinq consortiums CSP ont été pré-qualifiés pour le projet Noor Midelt, mené par le Saoudien ACWA Power, le Français EDF Energies Nouvelles, l'Allemand Innogy et le Japonais JGC. Les prix du KWh solaire «continueront à diminuer» L'occasion aussi de souligner que le Maroc a maintenu son approche de «prête à l'emploi» pour l'achat d'installations utilisées pour des appels d'offres CSP antérieurs, où de nombreux risques de développement et risques financiers sont assumés par Masen. Mais «le tarif CSP marocain doit permettre aux développeurs de se concentrer sur l'optimisation des coûts des projets et doit donner une baisse des tarifs pour Noor Midelt comparé aux autres projets», a assuré Meryem Lakhssassi, responsable du développement durable à Masen lors d'une conférence organisée à Dubaï le 24 avril dernier. Elle a rappelé surtout que les prix ont déjà chuté entre le projet Noor I et Noor II et dit espérer que «cela continuera à diminuer». Noor II et III à Ouarzazate. / Ph. Masen Citant un rapport récent de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), Solar Paces explique que les résultats des enchères mondiales suggèrent que le CSP pourrait fournir de l'électricité à des prix entre 60 $/MWh et 100 $/MWh d'ici 2020. Quant au soutien du Maroc au CSP avec stockage, la même source explique que cela provient d'une «combinaison de priorités en matière d'énergie renouvelable et d'un besoin direct du marché en énergie durant la nuit». Le projet Noor Midelt doit être développé à travers un programme indépendant de producteurs d'électricité (IPP), dans lequel le consortium retenu conçoit, finance, construit et exploite les centrales et vend l'électricité à Masen dans le cadre d'un contrat de 25 ans. Pour ce qui est du financement, Solar Paces rappelle que les stations Noor ont bénéficié de financements multilatéraux qui ont produit des conditions compétitives, notamment en matière de prix. Selon ACWA Power, le financement concessionnel a permis de réduire d'environ un quart le coût moyen actualisé de l'énergie pour le projet Noor I. Le projet bouclé d'ici fin 2018 – début 2019 Pour Noor I, II et III, Masen a obtenu des fonds à long terme et avec un coût bas auprès d'institutions financières internationales, comme le Fonds pour les technologies propres (CTF) de la Banque mondiale. Des prêts concessionnels sont accordés par la Banque mondiale, la banque de développement allemande KfW, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque européenne d'investissement et l'Agence française de développement AfDB. L'occasion aussi de citer Thierry Tardy, directeur exécutif des acquisitions et du financement des projets chez ACWA Power, pour qui «les contrats financiers en place pour les projets Noor sont plus favorables aux prêteurs et plus exigeants pour les sponsors». Noor III d'Acwa Power. / Ph. DR Pour Noor Midelt, le média rappelle que «la BAD et la Banque mondiale ont déjà accepté de soutenir ce projet qui bénéficiera d'un prêt de 25 millions de dollars du Fonds pour les technologies propres des Fonds d'investissement climatique (FIC)». En outre, les autorités marocaines progressent actuellement dans le processus d'accréditation du projet pour le Fonds vert pour le climat (GDF), tandis que d'autres sources potentielles incluent la participation au mécanisme mondial de développement propre. Solar Paces conclut en rappelant que les développeurs vont bientôt passer aux offres finales et aux conditions financières, tandis que le Maroc prévoit «de signer et boucler le projet d'ici la fin de l'année, ou au début de 2019».