Un bon coup de fouet pour le solaire marocain avec la levée d'un montant de près de 17 milliards de dirhams pour financer le développement des centrales solaires Noor II et Noor III. Le financement de la deuxième phase du projet du complexe solaire d'Ouarzazate avec les centrales Noor II et Noor III a fait l'objet de plusieurs conventions, signées en octobre dernier à Rabat, entre l'Agence marocaine pour l'énergie solaire Masen, la Kfw Bankengruppe, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds pour les technologies propres (Clean technology Fund), la Banque européenne d'investissement (BEI) et l'Agence française de développement (AFD). Les projets Noor I et Noor II auront recours à la technologie thermo-solaire à capteurs cylindro-paraboliques, explique Masen dans un communiqué, notant que le projet aura une capacité de production de 200 MW avec stockage, alors que Noor III introduira une nouvelle sous-technologie thermo-solaire dénommée «CSP Tour», qui aura une capacité de production brute autour de 150 MW avec stockage. Ces deux projets sont développés par Masen, dans le cadre d'un schéma de production indépendante (IPP) pour une électricité utile et aux meilleurs standards, en étroite collaboration avec l'Office national de l'électricité et de l'eau potable. En effet, la convention signée avec la Banque allemande KfW porte sur le financement des coûts de développement de Noor II pour un montant de 330 millions d'euros et du Noor III pour 324 millions d'euros. Pour ce qui est de la convention signée avec la Banque mondiale (BM), elle porte sur le financement des coûts de développement et d'exploitation des projets CSP du complexe Noor Ouarzazate, pour un montant de 400 millions de dollars. Une autre convention signée avec la BM, en tant qu'organe d'exécution du fonds pour les technologies propres, porte, quant à elle, sur le financement du coût de développement de Noor II et Noor III pour 119 millions d'euros. Quant à la convention signée avec la BAD, elle est destinée au financement partiel des coût de développement de Noor II pour un montant de 72 millions d'euros et de Noor III pour 28 millions d'euros. Une autre convention signée avec la BAD, en tant qu'organe d'exécution du fonds pour les technologies propres, porte sur un coût de développement de Noor II, pour 69 millions d'euros et de Noor III pour 50 millions d'euros. Pour sa part, la convention signée avec l'AFD est destinée à financer des coûts de développement de Noor III pour une valeur de 50 millions d'euros. La convention signée avec la BEI consiste, quant à elle, à financer des coûts de développement de Noor II pour 100 millions d'euros et Noor III pour 50 millions d'euros. Ces financements s'ajoutent aux dons de 90 millions d'euros octroyés par l'Union européenne, à travers son initiative de facilité d'investissement pour le voisinage, dont 40 millions d'euros pour Noor II et une allocation de 50 millions d'euros pour Noor III. Et c'est le groupement composé d'Acwa Power et du groupe Sener qui a été retenu par Masen pour le développement des phases II et III du complexe solaire Noor d'Ouarzazate. Il faut souligner que la première centrale du complexe solaire intégré d'Ouarzazate Noor I devra être prête au courant de l'été prochain. Lancée le vendredi 10 mai 2013 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à la commune rurale Ghessate, Noor I, d'une capacité de 160 MW, utilisera la technologie thermo-solaire concentrée (CSP) à capteurs cylindro-paraboliques avec 3 heures de stockage thermique à pleine puissance. Pour la quatrième phase de Noor, elle sera développée ultérieurement, selon Masen. Cette agence est en charge du déploiement du Plan solaire marocain qui consiste à développer une capacité minimale de 2.000 MW à l'horizon 2020. Ce Plan devrait générer des investissements de plus de 9 milliards de dollars et éviter des émissions de gaz à effet de serre de l'ordre de 3,7 millions de tonnes de CO2 par an à partir de 2020. Au-delà de la dimension de production électrique, l'action de Masen vise à doter le pays d'un tissu industriel compétitif, à même de maximiser le taux d'intégration industrielle locale relatif au développement des centrales solaires, déployer une recherche et développement aidant à maîtriser et faire évoluer les technologies solaires, et développer des filières de formation spécialisées afin de pourvoir à l'ensemble des besoins du secteur.