Cette année, le Maroc a marqué des points lors de l'examen de la question du Sahara au Conseil de sécurité. Les éloges des Etats-Unis au plan d'autonomie, le rejet de la Russie d'élargir le mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de humains et la position de la Grande-Bretagne sur le statut du Sahara, sont des raisons de satisfaction pour les responsables marocains. Mais la vigilance reste de mise. Contrairement à 2013 et 2016, cette année sur le dossier du Sahara le Maroc a opté pour l'offensive. Une tactique qui, dans l'ensemble, s'est avérée concluante. Le message du roi Mohammed VI adressé au secrétaire général des Nations unies, appuyé par une conservation téléphonique avec le Portugais, ont pesé à l'heure de l'adoption de la résolution 2414. La menace à peine voilée de déloger les éléments armées du Polisario des zones tampons si l'ONU restait de marbre face à leurs agitations a également eu son effet. Il en est de même pour le traditionnel appui de la France. Si le texte n'a pas condamné expressément, comme l'aurait souhaité la partie marocaine, les incursions du Front à Mahbass et Bir Lahlou, il est lieu de noter que les Quinze ont mis en garde Brahim Ghali et les siens contre leur projet «de déplacer des fonctions administratives à Bir Lahlou. Le Conseil lui demande de s'abstenir de se livrer à de tels actes déstabilisateurs». En revanche, l'instance a «pris acte de la réaction mesurée du Maroc à la suite des inquiétudes exprimées au sujet de la zone tampon». La Russie contre l'élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits humains Le débat ayant suivi l'adoption de la résolution 2414 a apporté des éléments de satisfaction pour les responsables marocains. Ainsi, la Russie, qui s'est abstenue lors de l'opération de vote et était à l'origine du report de la séance du 25 avril, s'est dite opposée à tout élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits humains au Sahara. Pour sa part, Washington, sous l'administration Trump, a continué d'apporter son soutien au plan d'autonomie proposé par le Maroc en 2007. «Nous continuons à considérer le plan marocain d'autonomie comme sérieux, crédible et réaliste et représente une des approches possibles de répondre aux aspirations des gens du Sahara occidental pour la gestion de leurs affaires particulières dans la paix et la dignité», a souligné la représentante américaine aux Etats-Unis, Nikki Haley. La nouvelle de position du Royaume-Uni sur le différend territorial donne des arguments à la partie marocaine a de quoi satisfaire Rabat. Pour une fois, Londres s'est écartée de sa ligne traditionnelle favorable aux thèses du Polisario et considère désormais le «Sahara occidental comme une région ayant un statut indéterminé». C'est en ces termes qu'a répondu le 23 avril, le ministre d'Etat chargé du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, Alistair Burt, à une question d'un député travailliste. Pour rappel, Londres se prépare à sa sortie de l'Union européenne, prévu le 29 mars 2019, et cherche de solides partenaires économiques dans la région. Alistair Burt, s'est d'ailleurs réuni en février dernier à Munich, avec Nasser Bourita.