Presque six mois après son élection à la tête du PJD, lors congrès de décembre 2017, Saâdeddine El Othmani entend redonner à son parti son «unité» d'antan. Sa recette se résume en un mot : la «discipline». Muni de sa casquette de secrétaire général du PJD, Saâdeddine El Othmani a donné, hier, le coup d'envoi des travaux de la commission du dialogue interne. Une instance créée fin mars, qui a pour mission principale de resserrer les rangs dispersés des islamistes, fortement secoués après le limogeage, en mars 2017, d'Abdelilah Benkirane par le roi Mohammed VI, face à son échec pour former un nouveau gouvernement. Contrairement au tour de table du secrétariat général, réservé exclusivement à ses proches, El Othmani a accordé des places à ses opposants, comme le conseiller Abdelali Hamieddine, les députées Amina Maâ El Ainin et Maimouna Aftati, l'épouse du très controversé Abdelaziz Aftati, ainsi que Driss Azami, le président du conseil national. «La discipline est primordiale» Dans une intervention devant les membres de la commission, le n°1 de la Lampe a pointé des «irrégularités» dans les comportements des militants du parti. Il fait allusion aux violentes prises de bec entre PJDistes, ayant enflammé les réseaux sociaux durant ces derniers mois, notamment autour du projet du troisième mandat de Benkirane. «L'acte politique nécessite une discipline (…) il y a le comportement politique bon et sain et il y a le mauvais», a-t-il diagnostiqué. Et d'indiquer que la «démocratie a besoin de démocrates qui la défendent». Une idée que le PJDiste a puisée des discours du roi, surtout au début de son règne. Une fois le mal détecté, le secrétaire général a invité ses «frères» et «sœurs» à privilégier les débats sur les idées et d'éviter ceux portant sur les personnes. Ce traitement, a-t-il souligné, exige une consultation élargie et une participation de tous les membres de la Lampe, voire de tous les Marocains. En effet, El Othmani a annoncé que «30 000» était le nombre des adhérents à sa formation. Contrairement à sa réunion du vendredi 13 avril avec les groupes de députés et conseiller du PJD, le secrétaire général a préféré, hier, modérer ses propos. S'il a «mis en garde» les premiers contre «la diffusion d'informations erronées qui porteraient atteint au parti», il s'est montré plus conciliant avec les membres de la commission du dialogue interne.