«Les partis populistes et les extrêmes droites» ont «une lourde responsabilité dans le climat délétère qui pèse sur le continent tout entier» a accusé le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), à l'origine d'une polémique en France, deux jours après la double attaque d'Oslo. En France, certaines formations politiques de droite nationaliste, notamment le Front national (FN) ou encore le collectif de la Droite populaire (DP, aile droite de l'UMP), ont imminement réagi à ces accusations. Levée de boucliers à droite En France, Thierry Mariani, ministre des Transports, et cofondateur du collectif de la Droite populaire, a qualifié de «minable» la réaction du MRAP, estimant que l'association n'avait «pas grand-chose à dire». De son côté, Bernard Carayon, également membre de la Droite populaire, a estimé que le Mouvement a «fait preuve d'un mépris scandaleux à l'égard des élus de la Nation et du peuple français qui les a choisis pour le représenter». Si pour lui l'Etat devrait cesser de subventionner «une organisation aussi éloignée des valeurs de la République», le MRAP a accusait la DP et le FN de faire «souffler un vent mauvais sur la démocratie» en France. Egalement indexé dans les attaques du MRAP, le Front national est lui aussi monté au créneau. Marine Le Pen a accusé, dimanche, le MRAP de verser dans la récupération, en vue de semer la confusion. «Le Front National est évidemment parfaitement étranger à la tuerie norvégienne», a-t-elle déclaré, avant de menacer d'engager des poursuites pour diffamation contre le MRAP. Bruno Gollnisch, eurodéputé FN, pense quant à lui à une tentative visant à décrédibiliser le FN aux yeux de l'électorat. La réaction controversée de Laurent Ozon, proche de Marine Le Pen, n'est pas passée inaperçue. Sur Twitter, il aurait posté plusieurs messages où il présente la poussée de l'immigration en Norvège comme la cause de ce drame. «Expliquer le drame d'Oslo : explosion de l'immigration : X6 (multipliée par 6, ndlr) entre 1970 et 2009», disait l'un des messages, selon le quotidien Les Echos. Ce en quoi le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) ne voit qu'une «rhétorique lamentable d'explication de la tuerie par l'immigration». «Les musulmans sont des ennemis de l'Occident» «Il faut se poser la question de la responsabilité de ces idées (d'extrême-droite, ndlr) qui depuis dix ans présentent l'Europe comme un continent en voie d'islamisation et tous les musulmans comme des ennemis de l'Occident», déclare le politologue Jean-Yves Camus, au quotidien français les Echos. Le profil d'Anders Behring Breivik, l'auteur présumé de l'attentat à la bombe et de la fusillade qui ont fait 76 morts selon le dernier bilan, donne à penser. Cet homme de 32 ans est présenté par la police comme un «fondamentaliste chrétien» islamophobe et antimarxiste. Il serait d'ailleurs un ancien adhérent du Parti pour le progrès, de la mouvance d'extrême-droite en Norvège. Le 7 mai 2002, en Belgique, un des militants de l'extrême-droite assassine les parents de la jeune Kenza Isnasni, avant de se donner la mort.