Le roi Mohammed VI offre un dîner officiel en l'honneur au président français Emmanuel Macron    Le Maroc et la France ont posé un cadre de travail conjoint clair sur les enjeux d'intérêt commun, affirme Bruno Retailleau    Bientôt une Alliance française au Sahara    Abdeltif Loudyi et Mohammed Berrid rencontrent le ministre français des Armées et des anciens combattants    Maroc-France: Laftit réitère l'importance sécuritaires et migratoires dans la coopération bilatérale    La France publie la carte complète du Maroc, intégrant le Sahara    Ould Errachid: «La France fait triompher le droit et la légalité, son annonce constitue une évolution positive vers une solution définitive à la question du Sahara»    Le ministère des Affaires étrangères de France actualise la carte du Maroc en préservant l'intégralité de son territoire    Maroc – France : Un partenariat économique «solide» et «tourné vers l'avenir» (Nadia Fettah)    Air Arabia inaugure une nouvelle liaison directe entre Tétouan et Paris    Coopération maroco-française : le Royaume est engagé dans un plan d'envergure de développement du réseau ferroviaire    Les retenues des barrages à usage agricole s'élèvent à 3,77 milliards de m3 au 25 octobre    Maroc : la croissance prévue à 3,8% en 2025    Le Maroc lance un projet pionnier d'hydrogène vert avec des partenaires internationaux    Bank of Africa lance « Google Pay » pour les utilisateurs de cartes au Maroc    Macron parie sur le Maroc pour un retour de la France au Sahel    Maroc – France : Emmanuel Macron reçoit les présidents des deux Chambres du Parlement    Maroc – France : Emmanuel Macron et Brigitte Macron visitent le mausolée Mohammed V    Présidentielle US : Michelle Obama booste les hommes à voter Kamala Harris    Les parlementaires marocains saluent unanimement le discours d'Emmanuel Macron    Raja: Belammari indisponible à cause d'un tassement vertébral    Le trio du Zamalek incarcéré aux Emirats: Grâce présidentielle !    Coupe intercontinentale FIFA 24 (Match2) / Aujourd'hui, Al Ahly- Al Ain : Horaire? Chaînes?    Ballon d'Or 2024: Les dix derniers vainqueurs    SAR la Princesse Lalla Hasnaa et S.E. Sheikha Al Mayassa Bint Hamad Al Thani président à Marrakech le dîner de gala de la « Fashion Trust Arabia »    Trophée Kopa : Lamine Yamal meilleur jeune joueur du monde    L'interdiction du voile dans le sport en France est «discriminatoire et doit être annulée» (ONU)    Lalla Meryem et Brigitte Macron lancent la campagne de lutte contre le harcèlement en milieu scolaire et le cyberharcèlement    Emmanuel Macron receives the Presidents of both Houses of Moroccan Parliament    French President Emmanuel Macron receives Moroccan Head of Government    Propos diffamatoires et non avérés : Hamza Mahfoud et Fouad Abdelmoumni visés par une enquête de la BNPJ    Ecoles primaires : Vers un système d'évaluation ludique et inclusif    Cinéma : Mounïm Kbab, figure emblématique d'« Ali Zaoua », retrouvé mort à Casablanca    Une 2ème édition qui a tenu toutes ses promesses    La princesse Lalla Hasnaa et Brigitte Macron inaugurent le théâtre royal de Rabat    Interview avec Sara Faqir, éditrice : « L'arabe classique et l'arabe dialectal peuvent coexister sans menace mutuelle »    Le Président français échange à Rabat avec de jeunes talents marocains de jeux vidéo et de l'E-sport    Macron rencontre Akhannouch, Talbi Alami et Ould Errachid    Séparatisme : le président Al-Sissi humilie publiquement Abdelmadjid Tebboune et lui rappelle quelques fondamentaux politiques    Le rallye Dakhla-Guergarat prend son envol [Vidéo]    Energie électrique : la production augmente de 2,3% à fin août    Les prévisions du mardi 29 octobre    Soudan du Sud. Inondations dévastatrices    Artisanat : le caftan s'expose à Addis-Abeba    « TRIPLE A » triomphe au Festival National du Film de Tanger 2024    Macron au Maroc : Edgar Morin, Leïla Slimani, BHL... les personnalités de la culture accompagnent en nombre le président français    Alerte météo. Fortes pluies, chutes de neige et temps froid du lundi au mercredi    Subvention de la musique et des arts chorégraphiques: Ouverture des candidatures    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Nomad #65 : Le parc national d'Iriqui, où transhumance et préhistoire s'entrelacent
Publié dans Yabiladi le 25 - 02 - 2018

A première vue, en passant à côté du lac d'Iriqui (sud du Maroc), on pourrait penser qu'il s'agit d'un désert ordinaire. Pourtant et dans une autre vie, le lieu était une véritable savane. En effet, le parc national d'Iriqui est riche de son histoire et fait même voyager à travers la préhistoire.
Direction plein sud, entre le lit asséché de l'oued Drâa et la frontière algérienne, à 150 km de Ouarzazate et 80 km au sud-ouest de Zagora. Avec ses 123 000 hectares, le parc national d'Iriqui s'étale sur deux provinces, celle de Zagora et de Tata. Le lieu a été créé en 1994. Il comprend, entre autres, le lac d'Iriqui, Foum Zguid et M'hamid. Il se caractérise par une forte présence de gazelles du sud (gazelles dorcas).
«C'est une zone très touristique, fréquentée par les visiteurs qui font le circuit désertique à travers Merzouga, Zagora et M'hamid Ghizlaine», explique à Yabiladi Sidi Imad Cherkaoui, ornhitologue et professeur à l'Université Moulay Ismaïl.
Après la construction du barrage Mansour Eddahbi à Ouarzazate vers la fin des années 1960, «la zone humide d'Iriqui s'est asséchée», puisque l'Oued alimentait le lac. Maintenant, ce dernier est «à sec en permanence». Le professeur ajoute que l'écosystème a disparu. Par conséquent, l'un des objectifs de la création de ce parc «est de le reconstituer» en plus de «réhabiliter la faune désertique».
Le parc national d'Iriqui est caractérisé par une forte présence de gazelles du sud (gazelles dorcas) / Ph. Sidi Imad Cherkaoui
Plusieurs oiseaux nicheurs «ont disparu» comme le canard pilet et le flamant rose. Dorénavant, si vous vous rendez sur le site, vous pouvez apercevoir une multitude d'espèces désertiques : «L'Outarde Houbara, l'Engoulevent d'Egypte, le Grand-duc ascalaphe, le Ganga de Lichtenstein, la Fauvette du désert et le Moineau blanc», ajoute le spécialiste. Dans le parc, une faune est en déclin, comme la gazelle dorcas, qui caractérise pourtant le parc national d'Iriqui. Notre spécialiste l'explique :
«A l'époque, il y avait l'hyène rayée qui a été signalée. Jusqu'au siècle dernier, il y avait aussi dans certaines zones du Drâa des crocodiles du Nil (disparus vers les années 1950). Ils se sont reculés vers la Mauritanie. Récemment, il y a eu la découverte du chat des sables dans la zone d'Aouserd.»
L'Engoulevent d'Egypte très présent dans le parc national d'Iriqui / Ph. Sidi Imad Cherkaoui
Peinture rupestre et transhumance
Le parc national d'Iriqui est notamment un lieu d'une richesse incroyable en préhistoire, grâce à la présence de peintures rupestres, des œuvres d'art créés par l'Homme sur les parois des grottes. Abdelkhalek Lamjidi, archéologue spécialisé en préhistoire et en études de l'Homme et l'espace dans le sud du Maroc, détaille à Yabiladi en quoi consiste la richesse de ce lieu : «Le paléolac d'Iriqui [Lac d'une époque géologique ancienne dont les traces sont encore détectables, ndlr] contient une dizaine de peintures rupestres. Au Maroc c'est très rare.»
Selon le responsable, au niveau du royaume, le parc contient «1/3 des richesses préhistoriques du Maroc, puisque sur tout le territoire national, nous avons une trentaine de peintures rupestres» :
«Nous n'avons pas de datation exacte, mais les sujets dessinés dans ces abris sous roche représentent une culture qui remonte au moins au néolithique. C'est-à-dire, on parle de 6e, 7e millénaire av. J.-C. et ça remonte jusqu'à l'écriture amazigh. La présence de gens qui ont vécu autour du lac d'Iriqui, pour ceux qui produisent, qui ne vivaient pas de la chasse, date d'au moins 9 000 ans. Quand on parle des chasseurs, ça se compte en centaine de milliers d'années, jusqu'à 800 000 / 900 000 ans.»
A cause du tourisme de masse qui passe par le parc national, les traces archéologiques sont en danger. «Sous forme lithique, les outils datant de préhistoire ont subi un épuisement à cause des collectes sauvages et illégales des touristes et des locaux», regrette Abdelkhalek Lamjidi.
Depuis la moitié des années 1990, le préhistorien travaille dans la région et vu le vandalisme intense, au lieu de ramasser «25 pièces au mètre carré, on trouve maintenant à peine cinq à six pièces sur dix mètres carrés». Le spécialiste ajoute : «Nous avons perdu énormément d'informations sur la vie paléolithique de ce lieu. Mais heureusement, il existe des associations locales qui font attention à ce genre de choses et qui sauvent ce qu'ils peuvent.»
Le parc national d'Iriqui, désert à perte de vue. / Ph. DR
La transhumance continue de caractériser le parc. En effet, des nomades continuent de nos jours à vivre en synergie avec la nature, à se déplacer avec leurs cheptels :
«Jbel Bani s'étend de la frontière algérienne à l'est jusqu'à Tan Tan, au sud est. Il constitue un mur qui fait pratiquement 1200 / 1300 km. Ça forme un double couloir. D'un côté celui de Draâ, et de l'autre, Tata, Tissit, pour arriver jusqu'à Zagora. Ces deux couloirs topographiques servaient aux hommes lors de la préhistoire, qui vivaient de chasse et suivaient la faune. Le lac d'Iriqui était un centre où vivaient beaucoup d'animaux, comme une sorte de savane africaine.»


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.