Cette semaine, notre virée dans les Parcs nationaux nous mène dans deux endroits diamétralement opposés : un parc de montagne abritant le plus haut sommet d'Afrique du Nord et une population berbère accueillante et un parc de désert, terre de jeu des gazelles dorcas et des nomades. Deux façons de goûter la liberté des grands espaces… Créé en 1942, le Parc national du Toubkal est situé au coeur du Haut Atlas, entre la vallée de N'fiss à l'Ouest et celle de l'Ourika à l'Est, à environ 70 km de Marrakech. C'est le vétéran des parcs nationaux du Maroc. Il englobe les plus hauts sommets de l'Afrique du Nord (au milieu desquels jbel Toubkal ou Adrar N'Dern, la montagne des montagnes, culmine à 4.167 m) ainsi que des falaises, gorges encaissées, lacs et cours d'eau (N'fiss, Rherhaya, Ourika et Souss) donnant vie à des paysages uniques. Ici, les vallées irriguées se conjuguent à un monde de montagnes arides. Le site du parc se caractérise aussi par ses populations aux traditions ancestrales des hautes vallées et son patrimoine architectural et culturel marqué par la présence de nombreux sites de gravures rupestres datant de plus de 5.000 ans. Le parc abrite une flore très variée (et très riche en plantes endémiques) composée d'une succession d'étages de végétation : chêne vert, thuya, genévrier rouge et thurifère, xérophytes épineux en coussinets… Il se distingue surtout par la présence de la plus ancienne réserve à mouflons du Maroc, la réserve de Takhekhort. Mais des espèces rares comme le chat sauvage, le porc-épic, la genette, la mangouste… sont aussi présentes. Le parc abrite également un grand nombre d'oiseaux (une centaine d'espèces) comme le gypaète, l'aigle royal, l'aigle de bonelli, l'aigle botté, le circaète, le faucon pèlerin, le hibou… 30 espèces de reptiles dont certaines sont très rares comme la couleuvre de schokar, la vipère de l'Atlas, le lézard d'Andreanszky, le gecko à paupières épineuses, habitent le parc. Avec environ 40.000 visiteurs par an, le Parc national du Toubkal est le site privilégié du tourisme de montagne au Maroc. Les visiteurs peuvent s'adonner à l'escalade ou à la randonnée grâce à un important réseau de chemins de mule, à la mise à disposition de guides compétents et de refuges (Oukaimeden, Tacheddirt, Imlil, Toubkal et Tazaghart). L'été est la période idéale pour visiter le parc car il y fait frais. En hiver, il peut y avoir jusqu'à deux mètres de neige à certains endroits. Le petit village d'Imlil est le point de départ de nombreux circuits. Au milieu de la place du village, guides, porteurs et muletiers attendent d'être engagés pour parcourir différents circuits : le cirque d'Aremd et le village de Sidi Chamarouch (5 heures) où se tient à la mi-août le Moussem du célèbre Sidi Chamraouch (le «roi des génies»), la haute vallée de Tachdirt (4 heures), le plateau de Tazarhart (au moins deux jours de marche) et la reine des excursions qui n'est autre que l'ascension du Toubkal qui s'effectue en deux jours et offre de magnifiques panoramas sur la plaine du Haouz et le Jebel Sioua. Dans la commune d'Asni, un écomusée composé de deux pavillons expose et met en valeur les potentialités naturelles et socio-culturelles ainsi que les savoir-faire des populations locales en matière d'artisanat, d'élevage, de produits du terroir. Le Toubkal vous fera découvrir des paysages ocre et rouge, des villages citadelles cernés de cultures en terrasses ainsi que les multiples facettes des tribus berbères du Haut Atlas et leurs traditions. Un dépaysement garanti. Le parc national d'Iriqui Le Parc National d'lriqui occupe l'espace entre l'oued Draâ et la retombée sud de l'Anti-Atlas, dans les provinces de Zagora et de Tata. Il a été créé en 1994 et couvre une superficie de 123.000 hectares. Le parc est caractérisé par des paysages désertiques typiques du sud marocain. En période humide, le lac d'lriqui, constitue un lieu d'escale et d'hivernage de nombreux oiseaux d'eau migrateurs (flamants roses, foulques et oies) et confère au parc un caractère écologique important. La réhabilitation de cette zone humide est l'un des principaux objectifs de création du parc. La végétation est représentée par une steppe arborée et par une savane d'Acacia raddiana. Les milieux dunaires sont essentiellement couverts par le Tamarix. Le parc national d'lriqui abrite une faune variée représentée par la gazelle dorcas, le mouflon à manchettes, la hyène, l'outarde houbara, mais également par un grand nombre de reptiles tels que le lézard, le céraste, le varan, le caméléon, le gecko et différents types de serpents. Le parc prévoit la reconstitution et la réintroduction de certaines espèces rares disparues de la faune saharienne telles que l'oryx, l'addax et l'autruche à cou rouge (qui fut exterminée il y a longtemps au Maroc, dans le cadre du commerce des plumes). A part quelques familles sédentaires à l'intérieur du parc, l'ensemble de la population de la zone est constituée de nomades. Ces derniers, pour la plupart originaires de M'hamid El Ghouzlane pratiquent la transhumance le long du circuit Figuig – TanTan. La zone d'lriqui est le principal lieu de pacage en raison de ses bonnes potentialités pastorales. C'est donc un parc d'une richesse exceptionnelle qui attire déjà de nombreux touristes désireux de se rapprocher d'une nature encore sauvage, de goûter aux joies de la solitude, de dormir sous la tente ou d'admirer les étoiles. De nombreux circuits touristiques à dos de chameaux ou en 4X4 qui relient Merzouga, Zagora, M'Hamid El Ghouzlane, Foum Zguid, Tata Guelmim et Tan Tan se sont développés. Un lieu de retraite unique Le Saviez-vous ?