Interrogée vendredi matin sur Radio Classique au sujet de l'affaire Nicolas Hulot, du nom du ministre français de la Transition écologique et solidaire accusé de viol, Rachida Dati a balayé d'un revers de main les précautions d'usage, en l'occurrence la présomption d'innocence. L'ancienne Garde des sceaux a dénoncé «le comportement des puissants vis-à-vis des femmes», d'après Le Figaro. Dans son collimateur également, le ministre de l'Action et des comptes publics, Gérald Darmanin, visé par une enquête préliminaire après une plainte l'accusant de viol pour des faits présumés datant de 2009, que l'intéressé conteste catégoriquement. De son côté, Nicolas Hulot s'est défendu dès jeudi de «rumeurs» qu'il a qualifiées d'«ignominieuses». «De ce que je lis, il ne s'agit pas de rumeurs. Il y a deux affaires (Hulot et Darmanin, ndlr) qui, à un moment donné, ont existé. On en connaît l'issue», a réagi la maire du VIIe arrondissement de Paris. «Qu'est-ce que révèlent toutes ces affaires qui sont mises au jour, que ce soit Hulot, Darmanin et d'autres ? Ça démontre aussi ce comportement des puissants, de ces hommes politiques totalement incorrects vis-à-vis des femmes», poursuit Rachida Dati. «Chacun reconnaît d'ailleurs qu'ils ont eu des comportements qui n'étaient pas à la hauteur en leur temps.» Rachida Dati se dit aussi gênée par «ces soutiens inconditionnels de commentateurs ou du gouvernement, parfois même des soutiens indécents (...) qui vont à l'encontre du sentiment de l'opinion publique». Elle a toutefois incité les intéressés «à utiliser la justice pour rétablir leur honneur» s'ils considèrent «que c'est diffamatoire, s'il y a de la calomnie, si c'est du mensonge».