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Said Guemra : « Le Maroc vise l'indépendance énergétique, mais la réglementation suit-elle le rythme ? »
Publié dans Challenge le 12 - 03 - 2025

Face aux défis de la transition énergétique, le Maroc s'est fixé des objectifs ambitieux pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles et atteindre une production électrique plus durable. Pourtant, malgré un cadre stratégique clair initié dès 2009, des obstacles réglementaires et opérationnels freinent considérablement la mise en œuvre des projets. Dans cet entretien, Dr Said Guemra, expert en transition énergétique, analyse les choix du Royaume, les opportunités à saisir et les réformes nécessaires pour accélérer le passage vers un modèle énergétique plus résilient.
Le Maroc s'est engagé depuis plus d'une décennie dans une transition énergétique visant à renforcer son indépendance et sa durabilité. Sous l'impulsion de la vision royale, le pays a mis en place une stratégie basée sur le développement des énergies renouvelables et l'efficacité énergétique. L'objectif est clair : réduire la dépendance aux énergies fossiles, qui représente aujourd'hui 90 % de la consommation nationale, et atteindre un mix énergétique où les renouvelables pourraient couvrir plus de 65 % des besoins d'ici 2050. Cependant, malgré cette ambition affichée, les avancées concrètes restent en deçà des attentes. En 2023, les énergies renouvelables ne représentaient que 21 % du mix électrique, bien loin des 40 % potentiels si des réformes adaptées avaient été mises en place. Ce retard est en grande partie dû à certains défis qui pèsent sur le secteur.
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Dans cet entretien accordé à Challenge, le Dr Said Guemra, expert en transition énergétique, revient sur les choix stratégiques du Maroc et les défis à relever pour accélérer le développement des énergies propres.
Said Guemra. Quel est votre regard sur les choix actuels du Maroc en matière de transition énergétique et leur impact sur l'indépendance énergétique ?
Challenge. D'entrée, il faut dire que les choix du Maroc en matière de transition énergétique ont été définis au niveau du plan de transition énergétique initié par Sa Majesté le Roi en 2009. Ce plan de transition est basé sur l'efficacité énergétique comme priorité nationale et sur les énergies renouvelables économiquement viables, avec une liberté de conception du futur mix électrique carbone neutre, y compris la production électrique nucléaire.
Ainsi, ce plan de transition énergétique vise l'indépendance énergétique du Royaume à 2050, du moins pour la production de l'électricité nationale. L'hydrogène peut apporter le complément, surtout pour le transport. La priorité est de pouvoir réduire notre taux de dépendance énergétique, actuellement à 90 %, vers quelque chose comme 14 % en 2050. En 2023, les renouvelables ne représentent pas plus que 10 % de notre mix énergétique. On mesure le chemin qui reste à parcourir pour arriver à une électricité net zero en 2050, le Maroc étant signataire des accords de Paris.
Dans ce contexte, il faut savoir que le Maroc ne peut pas planifier une électricité 100 % renouvelable et que la limite raisonnable qui peut être planifiée pour 2050 serait de 50 % à 65 % de la consommation attendue en 2050, qui serait d'environ 107 TWh/an. Le reste doit être complété par le nucléaire, l'hydrogène, peu d'hydraulique, l'autoproduction et la biomasse.
L'autoproduction chez les ménages et l'industrie, où nous souhaitons avoir une part de 10 à 15 % de notre futur mix électrique, suppose une réglementation favorable, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Dans un grand nombre de pays, les petites autoproductions constituent une source d'énergie propre significative. Des pays comme l'Allemagne ou l'Australie disposent de 3 à 4 millions d'installations d'autoproduction, en raison d'une réglementation très encourageante.
L'atteinte de notre indépendance électrique – ne plus rien importer comme énergie primaire pour notre production électrique en 2050 à travers les renouvelables et les technologies bas carbone comme le nucléaire – nous oblige à tenir une cadence de 700 à 800 MW de grands renouvelables par an et la mise en place de plus de 2 millions de petites installations d'autoproduction entre 2025 et 2050, soit 80 000 installations par an et un investissement de 3,2 MMDh/an.
C'est la trajectoire qui peut nous assurer 15 % de renouvelables en production dans notre mix électrique en 2050. À cette échéance, nous devons partir sur 800 MW/an pour les grands projets, 400 MW/an pour l'autoproduction BT/MT, soit un total de 1 200 MW/an, et un investissement annuel à dominance privée de 13,2 MMDh/an, soit 330 MMDh en 25 ans. Cette trajectoire va nous permettre de couvrir notre future demande électrique à plus de 65 % en renouvelables.
Si nous adoptons à peu près le même coût pour les 35 % restants pour le nucléaire et l'hydrogène, notre transition électrique va coûter entre 50 et 60 milliards de dollars à 2050. À cause de la non-réglementation actuelle, nous sommes bien évidemment très loin des deux trajectoires, aussi bien pour les grands projets que pour les petits projets en autoproduction.
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La réglementation actuelle permet-elle des investissements privés dans le secteur des énergies renouvelables ?
Au fait, à ce jour, nous avons une situation de non-réglementation. La seule réglementation qui fonctionne est relative à une partie de la loi 13-09 qui autorise les privés dans le cadre des grands projets.
Et même cette partie de la loi 13-09 connaît des difficultés : d'après le Conseil de la concurrence, 98 projets relevant de cette loi n'ont pas été autorisés, généralement par manque de capacité d'accueil, ce qui est en contradiction avec le rapport de l'ANRE qui stipule que la capacité d'accueil serait de 7 236 MW, de quoi couvrir largement les 98 demandes.
Résultat : les investissements privés ne représentent que 7 % de la puissance installée en 2023, avec trois opérateurs en 15 ans. C'est une situation incompréhensible. L'Etat n'a pas les moyens de tout faire, et cette situation équivaut quasiment à une exclusion du privé.
Si, en 2023, nous sommes à 21 % de renouvelables dans notre mix électrique, les simulations montrent que nous aurions pu être à plus de 40 % si un cadre réglementaire adapté avait été mis en place.
Du côté des autres niveaux de tension – la moyenne et la basse – il y a trois lois : la 58-15, la 40-19 et la 82-21, qui n'ont pas de décrets d'application à ce jour. C'est pourquoi je dis que nous sommes dans une situation de non-réglementation. On voit des installations photovoltaïques ici et là, mais qui ne sont encadrées par aucune loi.
Même si ces lois s'appliquent, particulièrement la 82-21, elle contient un grand nombre d'obstacles qui, couplés à la limitation de la moyenne tension avec l'arrêté des enveloppes, ne laissent aucune chance aux projets d'autoproduction.
Quels sont, selon vous, les principaux freins à lever pour accélérer la mise en œuvre des projets d'efficacité énergétique ?
Si un juste milieu est trouvé entre les distributeurs d'électricité – qui constituent le principal blocage des renouvelables – et les utilisateurs (ménages et entreprises), le cadre réglementaire pourra être débloqué et la transition énergétique dans notre pays pourra être accélérée.
Il y a plus de 20 ans, les financiers disaient que l'investissement dans le domaine de l'efficacité énergétique était un risque. À l'époque, il n'y avait pas de renouvelables. Aujourd'hui, ces mêmes financiers ont mis en place une multitude de lignes de financement de l'économie verte, mais il n'y a pas de projets à financer, ou très peu.
Les entreprises industrielles regorgent de possibilités en matière d'efficacité énergétique et d'énergies renouvelables, mais l'interdiction de l'injection dans le réseau peut conduire à une perte de plus de 45 % du productible solaire chez une entreprise. Nous avions publié le cas d'un industriel marocain qui perdait 60 % de son productible solaire.
Si la loi 82-21 s'applique, le distributeur va payer 20 % du productible et bénéficier gratuitement des 25 % restants. C'est une loi qui ne peut être applicable et qui a besoin d'un grand nombre de décrets. Le même retard est constaté au niveau de l'efficacité énergétique. L'objectif était de réaliser une économie de 20 % sur la période 2020-2030. Notre facture énergétique était à 153 MMDh en 2022, ce qui veut dire qu'1 % d'économie sur facture peut représenter une économie de 1,53 MMDh. Avec le peu d'actions entreprises par l'AMEE, on ne peut pas démontrer, dans les règles de l'art de la mesure et de la vérification, une économie de 1 % par an. Comment arriver à 20 % en 2030 ? Le problème de l'efficacité énergétique reste entièrement posé et il faut une solution. C'est le premier pilier de notre transition énergétique, qui peut rapporter le double des économies obtenues avec les renouvelables, avec des financements nettement moindres. Nous passons donc à côté d'un formidable levier de notre transition. Il faut revenir à l'année 2017, où Sa Majesté le Roi avait reçu le prestigieux « Energy Efficiency Visionary Award » pour cette synergie qu'il a présentée entre efficacité énergétique et énergies renouvelables. Dans la pratique, il n'est pas rare de réaliser une économie de 50 % grâce aux techniques de l'efficience et de l'efficacité énergétique. L'investissement dans les renouvelables se fait donc à la moitié du coût prévu pour les renouvelables. C'est le fondement de notre transition énergétique, avec l'efficacité énergétique prioritaire, ce qui explique l'octroi de ce prix à Sa Majesté en 2017, récompensant sa vision instaurée depuis 2009, quand de grands pays développés ne disposaient pas d'un plan de transition énergétique. À noter que cette vision royale est un concept très avancé par rapport à son temps et a été repris par le GIEC et beaucoup de pays, y compris européens. Cette vision royale constitue une fierté pour tous les professionnels marocains dans le domaine de la transition énergétique : baisser les consommations au maximum avec l'efficacité énergétique prioritaire avant de songer aux renouvelables.
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Un avis concernant la gouvernance énergétique?
Un grand nombre de rapports reviennent sur la multiplicité des acteurs dans le domaine de l'énergie. Vous avez MASEN, ONEE, AMEE, SIE, Ministère, ANRE, Distributeurs, Ministère de l'Intérieur... Chacun de ces acteurs a une petite partie de la décision en matière d'énergie. En cas de demande d'autorisation, un projet de décret daté du 27 juillet 2023 instaure des commissions, alors que l'unique concerné, c'est bien le distributeur qui peut statuer si le projet renouvelable peut être réalisé ou non. En Tunisie, la demande est adressée à la STEG, unique interlocuteur, qui l'instruit et accorde l'autorisation en 15 jours. Avec l'installation du compteur bidirectionnel, le projet peut commencer le jour 16. Côté puissance, le seuil de 11 kW ne peut pas être dépassé selon ce même décret, ce qui veut dire le cas d'une villa pas plus. Un immeuble qui aurait besoin de 30 à 40 kW ne peut être autorisé, cela veut dire que tous les immeubles du Maroc, qui présentent le plus grand potentiel d'autoproduction solaire, sont éliminés. L'autoproduction collective est inexistante dans les textes. La multiplicité des acteurs en matière d'investissement renouvelable, couplée à des textes de lois inapplicables et très complexes, a eu raison de l'avance de notre transition énergétique. Il est donc impératif de concevoir une réglementation simple, un guichet unique pour les renouvelables, toute puissance confondue. Autrement, nous allons continuer à fonctionner avec une petite cadence de renouvelables à 200 MW/an depuis 15 ans, alors que pour atteindre notre objectif à 2050, il faut se placer sur une trajectoire à 1200 MW renouvelables par an. L'objectif pour 2030 est 52 % du mix électrique, alors que nous sommes à 21 % en 2023. À cette cadence, et en excluant la basse et la moyenne tension des renouvelables, nous serons au mieux à 32 % de renouvelables dans notre mix électrique en 2030, un retard prévisionnel de 20 points.
Le capital humain représente aussi un défi. Pouvez-vous faire un état des lieux des compétences dans le secteur des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique au Maroc ?
Avant de parler d'un état des lieux des compétences dans le secteur de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables, il faut remonter aux années 2009 et plus, pour comprendre le marché de la transition énergétique et son évolution à ce jour. Le plan de transition énergétique lancé par Sa Majesté le Roi avait révolutionné la formation universitaire par l'introduction de nouvelles formations dans le domaine de l'économie verte. Plusieurs laboratoires se sont équipés en renouvelables, et un grand nombre de formations très sérieuses et d'une grande qualité ont pu voir le jour. Résultat de ce parcours, le Maroc a pu disposer de profils très bien formés aux techniques d'efficacité énergétique et aux énergies renouvelables.
Mais en face de ces promotions, il y avait un petit marché, surtout dans les renouvelables, et pratiquement aucun pour l'efficacité énergétique. Ce marché a pu absorber quelques lauréats dans des petites sociétés d'installation solaire, tandis que le reste n'a pas pu trouver d'emploi dans sa spécialité, ce qui a obligé la majorité à se reconvertir dans d'autres domaines comme la maintenance ou la qualité... pour ceux qui ont eu la chance de trouver un emploi dans l'industrie. Quant aux autres, ils sont malheureusement au chômage.
Il faut dire que nous avons le plus grand mal à trouver des stages pour ces jeunes dans ce domaine. Que dire alors lorsqu'il s'agit de leur trouver un emploi ? Ce qui est constaté ces dernières années, c'est la volonté de ces jeunes de quitter le Maroc vers des pays où la transition énergétique est plus dynamique.
Qu'est-ce qui explique cette situation selon vous ?
Tout simplement parce que le marché n'a pas pu être créé.
Pour l'efficacité énergétique, nous disposons de 20 à 25 sociétés d'audit énergétique, dont le rôle reste limité au conseil. De ce fait, les réalisations effectives en matière de baisse de la facture énergétique sont pratiquement inexistantes. Même si le Maroc a un objectif de réduire ses consommations d'énergie de 20 % d'ici 2030, à ce jour, il n'y a pas de résultats probants démontrant même 1 % de cette économie.
Pour les renouvelables, le Maroc a fait le choix de développer certains grands projets de manière très timide, avec une moyenne de 200 MW par an entre 2010 et 2015. Selon le dernier rapport du Conseil de la Concurrence, 98 projets dans le cadre de la loi 13/09 ont été refusés. Ces projets auraient permis au Maroc de plus que doubler sa capacité en énergies renouvelables, tout en créant des emplois et en fournissant une énergie verte qui aurait réduit sa dépendance énergétique.
Concernant les petits projets en basse et moyenne tension – ménages et industries –, qui sont les plus créateurs d'emplois, nous vivons dans une situation de non-réglementation. Les lois n'ont pas de décrets d'application, et les tarifs de transport de l'électricité en moyenne tension sont inexistants. De plus, même si ces lois entraient en vigueur, le marché ne naîtrait pas, car elles limiteraient drastiquement les réalisations :
* Limitation des 20 % d'injection du productible dans la future loi 82/21, alors qu'elle est de 100 % dans la majorité des pays.
* Limitation de la moyenne tension par des enveloppes en GWh/an.
* Exclusion des projets renouvelables en moyenne tension à moins de 5 MW.
Au final, vous avez la description d'un marché qui fonctionne – objet de votre deuxième question – et d'un marché qui ne fonctionne pas : le nôtre. Pour trouver des emplois à nos lauréats, il faut faire fonctionner les marchés des renouvelables et de l'efficacité énergétique.
BIO Dr Saïd GUEMRA est un expert-conseil dans le domaine du management de l'énergie 4.0. Il est titulaire d'un doctorat en électronique de l'Université Clermont II. Il a débuté sa carrière au sein de la société Alstom, constructeur du TGV, et a rejoint la société américaine RCG Hagler & Bailly, spécialisée dans le domaine de la gestion de l'énergie, dans le cadre du premier programme d'efficacité énergétique au Maroc. Il est également professeur à l'Université MV. En 2003, il dépose un brevet d'invention relatif aux compteurs intelligents et crée la société GemTech afin de développer l'activité de management de l'énergie 4.0, qui détient à ce jour le record d'une baisse de 52 % de la facture électricité d'une unité industrielle de Casablanca.


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