Le tribunal de première instance de la ville de Bouarfa a condamné, ce jeudi 18 janvier, à 42 mois de prison ferme au total les sept activistes suite aux derniers événements qui ont eu lieu dans la région de Tendrara (province de Figuig). Ce vendredi soir, un dernier détenu sera condamné par le même tribunal. Les autorités ont interpellé neuf personnes suite aux événements qui ont eu lieu dans la région de Tendrara le 11 janvier dernier. Un enfant âgé 10 ans avait succombé à ses blessures après avoir été renversé par un camion lors du souk hebdomadaire, situé à proximité de la route nationale n°17 qui lie Oujda à Figuig. L'ambulance a mis une heure à arriver sur les lieux, mais il était trop tard. Les habitants de Tendrara ont manifesté pour protester contre la marginalisation de leur région. Hier, le tribunal de première instance de la ville de Bouarfa a émis ses jugements concernant les détenus arrêtés suite aux manifestations. Selon Seddik Kabbouri, membre du conseil d'administration de l'Association marocaine des droits humains (AMDH), contacté par Yabiladi, sept personnes arrêtées suite aux manifestations ont écopé de six mois de prison ferme, tandis qu'un autre détenu est condamné à quatre mois de prison avec sursis. Le même tribunal va se prononcer sur la même affaire concernant un autre détenu, aujourd'hui. «Il a été torturé et les traces sont encore visibles sur lui. La défense à demander une expertise médicale qui a été approuvée». Concernant les accusations à l'encontre des détenus de Tendrara, Seddik Kabbouri explique qu'«elles ne diffèrent pas des accusations à l'encontre des détenus des mouvements de contestation au Maroc. Elles consistent en l'humiliation de fonctionnaires publics lorsqu'ils font leur travail, en plus d'utiliser la violence envers les forces publiques, mais aussi d'organiser une manifestation sur la route nationale sans autorisation, désobeissance, port d'armes blanches qui mettaient en danger la sécurité des personnes, et non-assistance à personne en danger.» Allégations de torture L'atmosphère durant le procès était tendue : «La salle a été remplie de différents types de policiers, pour empêcher les personnes qui veulent assister au procès d'entrer. A mon avis, cette action touche un des principes fondamentaux d'un procès équitable qui se caractérise par le fait qu'il soit public», ajoute le responsable de l'AMDH. Et ce dernier d'ajouter que les autorités ont également restreint l'accès à la ville à plusieurs personnes qui ont fait le voyage de Tendrara à Bouarfa. Seddik Kabbouri s'insurge également contre les procès-verbaux des gendarmes lors de l'arrestation des détenus, ces PV ne devraient pas être pris «comme exemple», surtout que les activistes ont avoué avoir eu affaire à la torture après leur arrestation. Concernant les condamnations, notre source affirme que «ce procès est à la base pour servir d'exemple, les condamnations sont sévères». Le but de la prison ferme envers les activistes «est de faire peur, pour que les gens évitent de participer à des manifestations dans la région, même s'il existe beaucoup de raisons qui poussent à manifester.» Seddik Kabbour confirme qu'il y aura appel de ces condamnations. «Le procès des détenus en appel aura lieu à Oujda. Beaucoup d'avocats vont se présenter pour défendre les activistes. Nous espérons que les conditions pour un procès équitable seront réunies. Nous souhaitons que ces personnes retrouveront leur liberté, puisqu'ils n'ont commis ni faute ni crime.»