L'AMDH estime que les libertés constitutionnelles peinent à trouver leur chemin vers la concrétisation. Dans une conférence, tenue hier à Rabat, l'AMDH revendique la mise en œuvre réelle de ces libertés et la libération des détenus politiques et ceux du M20F. Khadija Ryadi, présidente de l'AMDH. «Ensemble pour la libération des détenus du Mouvement du 20 février et de tous les détenus politiques ». C'est avec ce slogan que l'Association marocaine des droits humains (AMDH) a choisi de célébrer hier la journée mondiale des droits de l'Homme, décrétée le 10 décembre. Un choix par le biais duquel l'association exprime son soutien et son adhésion à une campagne que mènent la Coalition marocaine des instances des droits de l'Homme et le Conseil national d'appui au M20F du 10 au 17 courant. Pour l'AMDH, tant que « les répressions et les exactions » à l'encontre des activistes du mouvement ainsi que l'incarcération de plusieurs détenus politiques continuent, le Maroc ne peut prétendre au respect des droits de l'Homme. Des acquis et un recul « Les rapports du CNDH sur la torture, les traitements cruels, inhumains et dégradants atténuent l'importance des acquis réalisés cette année par le mouvement des droits humains », déclare la présidente du l'AMDH, Khadija Ryadi. Et de préciser que ces acquis concernent la décision du Maroc de ratifier la convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et les trois protocoles annexes des conventions et pactes déjà ratifiés. « Les procédures dans tous les cas attendent des mesures pratiques et leur publication dans le Bulletin officiel ainsi que l'harmonisation de la législation locale et ses dispositions et leur mise en application », ajoute-t-elle, regrettant que le gouvernement ait choisi le mutisme quant à leurs revendications. « L'AMDH a adressé au gouvernement un mémorandum de revendications avant qu'il n'annonce son programme et a demandé en vain une rencontre avec le chef du gouvernement », rappelle Khadija Ryadi, affirmant que l'association n'a pas baissé les bras en réagissant par la publication de 30 remarques décrivant le non-respect des engagements vis-à-vis des droits de l'Homme (par le gouvernement). Des libertés sans garanties L'AMDH avance, en première revendication, celle d'une constitution démocratique. « La constitution du 1er juillet a conservé l'essence despotique de l'ancienne en dépit des libertés reconnues », insiste la présidente, soulignant le retard de l'élaboration des lois organiques faisant de ces libertés une pure théorie. « Cette année s'est caractérisée par la publication de la loi sur la désignation des hauts fonctionnaires qui renforce les pouvoirs du roi à travers l'importance stratégique et économique des institutions », constate Khadija Ryadi, saluant le mouvement des droits humains pour avoir témoigné son opposition au premier projet de loi sur les garanties fondamentales accordées aux militaires. « L'immunité de ces derniers a été allégée grâce à ce militantisme », se réjouit-elle. Ce militantisme répond à une seul et même conviction : la nécessité que les responsables des exactions soient sanctionnés. D'ailleurs, c'est dans ce cadre, que l'association revendique la mise en œuvre immédiate des résolutions et recommandations de l'IER et le respect des droits de la défense. « Les détenus de ladite Salafiya Jihadiya n'ont pas bénéficié de procès équitables. L'AMDH a appelé à plusieurs reprises à refaire leurs procès ou les libérer », rappelle Khadija Ryadi dénonçant « une série de procès iniques dans lesquels la justice a été instrumentalisée pour émettre des verdicts contre les militants avec à leur tête ceux du M20F ». Détenus politiques Dans une déclaration « au Soir échos », l'AMDH exprime son indignation quant au « double langage » du ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid. « Il a été l'un des militants pour la libération des détenus politiques lorsqu'il était à la tête du Forum Al Karama, mais après sa nomination au gouvernement, il a nié même l'existence de ce genre de détenus », regrette Khadija Ryadi, invitant le ministre à mener des enquêtes sur le sujet. L'AMDH reconnaît que cette année quelques détenus politiques et d'opinion dont l'activiste des droits de l'Homme Seddik Kabbouri et ses compagnons ainsi que des membres de la Salafiya dans le cadre de la libération d'un groupe de détenus graciés à l'investiture du gouvernement. Mais elle sonne l'alarme pour rappeler que des dizaines d'autres militants du M20F, des droits de l'Homme, de l'UNEM sont derrière les barreaux auprès de détenus dans ledit dossier antiterroriste et de détenus sahraouis. « En outre, les procès des personnes ayant appelé au boycott du référendum du 1er juillet et des élections législatives du 25 novembre 2011, parmi les membres des partis politiques et des activistes du M20F sont toujours en cours ». * Tweet * * VN:F [1.9.21_1169] please wait… Rating: 0.0/10 (0 votes cast) VN:F [1.9.21_1169] Rating: 0 (from 0 votes)