Saâd-Eddine El Othmani a pu écarter Abdelilah Benkirane du secrétariat général du PJD, lors du 8e congrès du parti. Néanmoins, il peine encore à s'imposer sur les autres structures de la formation politique. Saâd-Eddine El Othmani poursuit ses rencontres avec les élus du PJD. Ce lundi 15 janvier, il s'est réuni avec le groupe des députés du PJD à la Chambre des représentants. Une instance qui échappe encore à la tutelle du secrétaire générale de la Lampe. Certes, le chef du gouvernement a réussi à écarter les fidèles d'Abdelilah Benkirane du secrétariat général. Mais d'autres structures du PJD résistent à sa mainmise, notamment le groupe des députés, d'autant qu'il est présidé par Driss Azami, président du conseil national, demeuré fidèle au leader déchu et qu'El Othmani a battu d'une courte tête lors du dernier congrès. Faire taire les voix dissonantes au PJD Il y a une dizaine de jours, le secrétaire général s'est réuni avec l'association des élus du PJD avec l'objectif déclaré d'y faire taire toutes les voix dissonantes, mais en vain. Il n'est pas uniquement question d'obédience. Les parlementaires islamistes n'adhèrent pas encore à certaines politiques du gouvernement, notamment l'intention du cabinet El Othmani d'imposer des frais d'inscription dans les écoles publiques. Et ils ont tenu à le faire savoir publiquement. Dans son ambition de faire adopter le projet de loi sur la réforme de l'enseignement, qui prévoit la fin de la gratuité pour certaines classes sociales, El Othmani a grandement besoin de l'appui des députés de son parti. Sans un vote positif de ces derniers, le projet risquerait de tomber à l'eau. Ce dossier ne constitue pas la seule fausse note entre le patron et les élus de la formation islamiste. En témoigne la colère d'El Othmani contre les députés de l'Oriental, ayant boudé une rencontre avec le wali de la région consacrée à Jerada. L'avenir de l'alliance avec le PPS est un autre sujet de discorde entre le chef du gouvernement et ses «frères» et «sœurs». Les élus redoutent qu'El Othmani ne renonce à l'accord entre les deux formations. Ce lundi, le chef de l'exécutif a tenté de rassurer les députés sur son engagement à respecter le pacte signé le 15 avril 2016 entre Abdelilah Benkirane et Nabil Benabdellah.