Cette semaine, le Maroc accueille des représentants palestiniens : Aïssa Karakiî, le ministre chargé du dossier des détenus palestiniens en Israël et Khaled Mechaal, l'ancien chef du bureau politique du Hamas. Officiellement, les deux hommes sont au royaume sur des invitations d'organisations et de partis marocains. Le Maroc ouvre ses portes aux Palestiniens. Une ouverture décidée alors que la question du Moyen-Orient est plus que jamais au cœur de l'actualité internationale. La reconnaissance par l'administration Trump d'Al Qods capitale d'Israël a largement contribué à cet élan de solidarité internationale avec les revendications légitimes du peuple palestinien. Le pays s'est engagé dans cette campagne à l'Assemblée général des Nations unies, puis en accueillant mardi 26 décembre Khaled Mechaal, l'ancien chef du bureau politique du Hamas. Une organisation pourtant classée terroriste par les Etats-Unis, le Canada et l'Egypte. L'islamiste a eu droit le même jour à un dîner au siège de la résidence officielle du Chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani. Un honneur réservé traditionnellement aux Premiers ministres qui se rendent au Maroc dans le cadre de visites officielles. Toujours mardi, le ministre palestinien chargé des détenus en Israël, Aïssa Karakiî (dirigeant du Fatah) arrive au Maroc, à la tête d'une délégation d'anciens prisonniers. Une bénédiction royale Officiellement, les Palestiniens sont au Maroc sur invitation de partis politiques et organisations marocaines. D'ailleurs, Khaled Mechaal et Aïssa Karakiî se sont réunis avec des représentants du PJD, du PAM, du PPS et de l'USFP, ainsi qu'avec des associations de solidarité avec la Palestine Néanmoins, cet accueil ne pouvait s'effectuer sans l'aval des plus hautes autorités du pays. Mardi devant un parterre de journalistes, l'ancien chef du bureau politique du Hamas a déclaré qu'il est «entré au Maroc par la porte du roi Mohammed VI». Un acte de reconnaissance au souverain. Par le passé, les membres du Hamas n'étaient pas les bienvenus au Maroc, notamment dans la foulée du coup de force de l'organisation islamiste de 2006 lorsqu'elle avait chassé l'Autorité palestinienne de Gaza. Force est de constater que cette ouverture est aujourd'hui savamment menée. D'une part, elle satisfait les islamistes, le PJD et sa matrice idéologique du Mouvemnt unicité et réforme (MUR), en déroulant le tapis rouge à Khaled Mechaal. D'autre part, elle contente les milieux panarabistes, le PPS et le PAM, en accueillant Aïssa Karakiî, parmi les représentants de l'Autorité palestinienne et les décideurs du Fatah, organisation dirigée par Mahmoud Abbas.