Méchaal, qui vit en exil à Damas, se trouvait au Caire pour une cérémonie qui a mis fin officiellement à quatre ans de brouille entre le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, et le Fatah, mouvement plus modéré et laïque dirigé par le président palestinien Mahmoud Abbas. Le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Méchaal, exhorte les Etats-Unis et l'Union européenne à soutenir l'accord de réconciliation intervenu entre son mouvement et le Fatah, estimant qu'il reflète la volonté du peuple palestinien. Dans une interview accordée dimanche à l'agence Reuters, Méchaal déclare qu'il ne sera possible de répondre à la question de la reconnaissance d'Israël qu'après la création d'un Etat palestinien indépendant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Pour l'heure, le Hamas refuse de reconnaître le droit à l'existence de l'Etat juif. «La position de la communauté internationale, notamment celle des Européens et des Américains (à l'égard de l'accord de réconciliation) est toujours confuse, mais nous espérons qu'ils respecteront notre volonté et cette décision», a-t-il dit. Méchaal, qui vit en exil à Damas, se trouvait au Caire pour une cérémonie qui a mis fin officiellement à quatre ans de brouille entre le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, et le Fatah, mouvement plus modéré et laïque dirigé par le président palestinien Mahmoud Abbas. Israël a condamné l'accord interpalestinien car il englobe une organisation - le Hamas - dont la charte fondatrice assigne pour objectif la destruction de l'Etat d'Israël. En signe de protestation, les autorités israéliennes ont bloqué le transfert de 105 millions de dollars de droits de douane et autres taxes qu'elles collectent pour le compte de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Les Etats-Unis ont émis des réserves, en estimant qu'il importait que les Palestiniens appliquent l'accord d'une façon qui fasse progresser les perspectives de paix au Proche-Orient. Pour Israël, cet accord de réconciliation est ni plus ni moins une victoire du terrorisme aux dépens de la paix. «Nous attendons des actes de la part des Européens et des Américains qui viennent soutenir notre démarche sans s'ingérer dans nos affaires», dit Méchaal. Pour le dirigeant du Hamas, il incombe à la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il reconnaisse les Palestiniens, et non pas le contraire. «Des pressions sur Israël sont nécessaires. C'est une puissance occupante, qui ne partira ni par conviction ni par le dialogue», poursuit Méchaal. «Un occupant, quel qu'il soit dans le monde, ne se retire jamais de son plein gré (...) Il ne se retire que sous la pression et par la force», ajoute-t-il. Prié de dire si le Hamas était disposé à reconnaître Israël dans le cadre d'un accord de paix définitif, il estime que le peuple palestinien doit se doter avant tout d'un Etat indépendant. «D'abord, permettons au peuple palestinien de vivre librement sur ses terres (...), de créer son Etat indépendant (...), puis demandons au peuple palestinien, à son gouvernement et à ses dirigeants quelle sera leur position envers Israël», explique-t-il. Yasmine Saleh (reuters)