Le Hamas a engagé un débat interne sur les propositions avancées par l'ancien président américain Jimmy Carter pour un cessez-le-feu unilatéral avec Israël et une plus grande souplesse politique, selon des sources politiques palestiniennes. Jimmy Carter a quitté Damas, samedi 19 avril, pour Ryad après un entretien au petit matin avec le chef politique en exil du mouvement, Khaled Méchaal. Vendredi soir déjà, les deux hommes avaient parlé pendant plus de quatre heures des conditions qui pourraient amener le Hamas à intégrer un processus de paix ou à lever son opposition aux pourparlers actuellement menés entre Israël et le président palestinien Mahmoud Abbas. Il doit obtenir l'accord des autres Pendant qu'il s'emploie à lever le blocus imposé par l'Etat juif à la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas depuis juin 2007, Jimmy Carter a réclamé l'arrêt des tirs de roquettes sur Israël, ont précisé des responsables proches des entretiens. L'un des responsables a déclaré, "Jimmy Carter a également demandé à Khaled Méchaal d'adopter des déclarations publiques plus souples et lui a parlé comme à un dirigeant d'un mouvement de libération nationale, non comme le terroriste qu'Israël et l'Amérique essaient de dépeindre". "Khaled Méchaal n'est pas seul au sein de la direction du Hamas. Il doit obtenir l'accord du reste de ses compagnons", a-t-il ajouté. Le Hamas est dirigé par Khaled Méchaal et d'autres membres en exil du bureau politique, ainsi que par des membres présents sur le terrain à Gaza et en Cisjordanie. Consultations Mahmoud Zahar et Saïd Seyam, deux dirigeants du Hamas à Gaza que Jimmy Carter a rencontrés cette semaine au Caire, sont attendus dans la journée à Damas pour des consultations avec la direction en exil du mouvement. Jimmy Carter a indiqué que les responsables du Hamas au Caire lui avaient dit qu'ils accepteraient un accord de paix négocié par Israël et Mahmoud Abbas si les Palestiniens l'approuvaient par référendum. Les efforts déployés par Jimmy Carter envers le Hamas ont fait grincer des dents en Israël et à Washington. Un ministre israélien issu d'un parti religieux a cependant récemment offert de rencontrer des dirigeants du Hamas pour évoquer la libération du sergent israélien Gilad Shalit et le sujet a été abordé par Jimmy Carter lors de son entrevue avec Khaled Méchaal. Shalit en échange de 600 prisonniers palestiniens Les dirigeants du Hamas ont jugé qu'une offre de libérer Gilad Shalit en échange de 600 prisonniers palestiniens était "raisonnable" étant donné le nombre élevé, 11.000, de détenus palestiniens dans les geôles israéliennes. L'impact de la visite de Jimmy Carter en Syrie sera sans doute plus clair lorsque l'ancien artisan des accords de paix de Camp David retournera la semaine prochaine à Jérusalem et donnera à des responsables israéliens son sentiment sur les positions du Hamas, estiment des diplomates. "Personne ne s'attend à voir Jimmy Carter sortir du QG du Hamas à Damas en tenant la main de Gilad Shalit", souligne l'un d'eux.