Cinq membres d'un mouvement d'extrême droite en France ont été condamnés, jeudi, à un an de prison avec sursis et au paiement d'amendes pour incitation à la haine raciale ou religieuse et dégradation de biens d'autrui, à la suite de l'occupation du chantier d'une mosquée à Poitiers (ouest). Une peine assortie d'une mise à l'épreuve de deux ans pour quatre des cinq prévenus qui avaient été traduits devant le tribunal correctionnel de Poitiers. Ils doivent en outre indemniser les victimes, dont des associations musulmanes. Par ailleurs, le mouvement auquel ils appartiennent (Génération identitaire), reconnu coupable de dégradations volontaires commises en réunion, devra payer une amende de 10 000 euros. Les faits remontent au 20 octobre 2012 lorsque les cinq prévenus, aujourd'hui âgés de 27 à 30 ans, avaient occupé au petit matin le chantier avec des dizaines d'autres membres du mouvement. Ils avaient scandé des slogans hostiles aux musulmans et brandi des banderoles mentionnant des expressions haineuses. Lors de l'opération, des tapis de prières ont été transportés du rez-de-chaussée sur le toit où ils avaient été exposés à la pluie ou souillés à l'urine. Ils avaient également déployé une immense banderole qui mentionnait l'année 732, date de la bataille au cours de laquelle Charles Martel a arrêté les Arabes entre Poitiers et Tours. La police avait procédé à des interpellations parmi les 73 participants, après près de six heures d'occupation du chantier de la mosquée. Lors du procès, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) s'était constituée partie civile au nom de la mosquée de Poitiers, ainsi que deux associations de défense des droits de l'homme et de lutte contre l'islamophobie.