Belgique met le holà aux ramifications saoudiennes dans le pays. Une délégation diplomatique belge s'est rendue récemment à Riyad dans l'objectif de rompre une convention qui lie la Belgique et l'Arabie saoudite depuis 1969, indique Le Monde. Cet accord, conclu alors à l'initiative des deux familles royales régnantes, avait confié aux Saoudiens les clés du Pavillon oriental, un vaste bâtiment dans le quartier européen de Bruxelles, devenu le siège de la Grande Mosquée de la ville. Grâce à ce bail, établi pour 99 ans en principe, le royaume wahhabite s'est assuré un contrôle direct sur une partie de la communauté musulmane belge à travers ce lieu de culte très fréquenté et le Centre islamique et culturel (CICB), son bras administratif, lié à la Ligue islamique mondiale qui le finance en grande partie. Or, face à l'essor du terrorisme islamiste, les autorités belges veulent réduire l'influence étrangère. Dans un tweet, vendredi 17 novembre, Theo Francken, le secrétaire d'Etat à la migration a déclaré qu'il refuserait désormais toute «importation» d'imams. «Je ne les laisserai plus entrer, l'influence étrangère doit diminuer, pas augmenter», a indiqué cette figure du N-VA, le parti nationaliste flamand. Après les attentats de Paris en novembre 2015 et de Bruxelles en mars 2016, une commission parlementaire avait été constituée, formulant une série de recommandations, dont celle d'endiguer le «salafo-wahhabisme» diffusé, selon les députés, à partir de la Grande Mosquée.