Gérée et financée depuis la fin des années soixante par l'Arabie saoudite, la Grande mosquée du Cinquantenaire de Bruxelles pourrait bientôt passer sous l'égide des autorités belges. Des négociations pour retrouver le contrôle de ce lieu de culte sont en cours avec Riyad. L'Arabie saoudite est disposée à accorder plus de prérogatives aux responsables musulmans de Belgique dans la gestion de la Grande Mosquée du Cinquantenaire à Bruxelles, a affirmé mardi à la presse le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, à l'issue d'une rencontre avec son homologue saoudien, Adel al-Jubeir, au Palais d'Egmont à Bruxelles - la seconde du genre en sept mois. "Il y a un accord avec les Affaires étrangères saoudiennes pour avoir une implication plus grande des communautés locales dans la gestion de la Mosquée", a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie belge a précisé qu'il existe un accord pour que la Belgique reprenne en main la gestion de cette Grande Mosquée et la confier probablement à une autorité locale, une autorité du culte musulman. Probablement l'Exécutif des musulmans de Belgique. La commission d'enquête sur les attentats du 22 mars avait pointé du doigt, dans le cadre du troisième volet de sa mission, le radicalisme en Belgique, la mainmise de Riyad sur la Grande Mosquée du Cinquantenaire à Bruxelles, à travers la Ligue islamique mondiale. L'un des experts de la commission a suggéré de confier cette mosquée, décriée pour la vision très rigoriste de l'islam qui y serait enseignée, à l'Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), ce qui impliquerait de rompre la concession accordée en 1967 par la Belgique au royaume saoudien. Le ministre saoudien a pour sa part affirmé travailler avec le gouvernement belge pour faire en sorte que tout se fasse dans une transparence totale et d'une façon qui promeut la tolérance et l'inclusion plutôt que l'intolérance. "Nous rejetons l'extrémisme et l'intolérance en Arabie saoudite, et nous allons mener la même politique au niveau international", a affirmé M. Jubeir.