Le Marathon international de Casablanca s'est encore une fois soldé sur des couacs. Les participants dénoncent une gestion catastrophique et appellent même au boycott de cette course. La société de développement local Casa Events & Animation, en charge de l'animation culturelle et sportive de la ville de Casablanca, n'a visiblement pas retenu les leçons de l'édition 2016 du Marathon international de Casablanca, dont l'édition 2017 s'est déroulée dimanche 29 octobre. Sur la page Facebook de ce rendez-vous sportif annuel, s'est abattu de nombreuses critiques. Les internautes y vont bon train pour fustiger l'organisation, en l'occurrence le manque de sécurité pour les coureurs, contraints de côtoyer les voitures, le nombre insuffisant de médailles et de ravitaillements. Certains dénoncent une organisation «catastrophique», quand d'autres appellent carrément au boycott de cette course. Des risques d'accident «C'était apocalyptique !», s'exclame une coureuse sous couvert d'anonymat, jointe par Yabiladi. «Tout le monde est parti en même temps alors qu'en temps normal, ce sont les coureurs du marathon qui partent, puis ceux du semi-marathon et enfin ceux du 10 km. Il n'y avait pas de sas de départ. C'était lamentable. Il n'y a même pas eu de coup d'envoi ! Certains coureurs partaient, d'autres ne savaient pas quand ils devaient partir», raconte la jeune femme, qui a participé au semi-marathon. Un décalage qui biaise évidemment les temps : «Entre le temps qui m'a été attribué officiellement et celui que j'ai enregistré sur ma montre, il y avait 8 minutes d'écart, c'est énorme sur ce genre de courses !» Mais la coureuse insiste surtout sur le manque de sécurité : «On a carrément failli se faire renverser par un type qui s'est faufilé en voiture parmi les coureurs car il n'a pas voulu attendre qu'on passe.» Les organisateurs n'ont pas fait mieux pour ravitailler les coureurs en eau : «Ça c'est très bien passé jusqu'au 13e, 14e kilomètre. A partir du 15e kilomètre, il n'y a plus eu d'eau jusqu'au 19e. Les gens qui n'avaient plus d'eau sur eux auraient pu se déshydrater et tomber dans les pommes, ça n'aurait rien changé ! Il n'y avait pas non plus de quoi manger ; des fruits secs, des bananes ou des oranges... Rien !» Quant à la remise des médailles, là encore, les couacs se sont enchaînés : «La tente pour la remise des médailles se trouvait à côté d'une énorme poubelle, ça sentait particulièrement mauvais. De plus, il n'y avait pas assez de médailles - certains sont donc rentrés bredouille -, les gens criaient, la distribution était chaotique.» Source : Page Facebook Running in Morocco Les enfants, pas mieux gâtés «Je n'ai jamais vu ça de ma vie. C'est honteux», abonde un autre marathonien chevronné, abonné aux marathons de New York, Berlin, Marrakech ou encore Madrid. «Rien qu'hier, lorsque je suis allé retirer mon dossard, alors même que je m'étais inscrit la veille sur Internet, on m'a dit qu'on ne retrouvait plus mon nom. J'ai dû refaire la queue pour faire une inscription papier.» La course des enfants a également été mal organisée : «Lorsque les enfants sont partis, certains sont tombés à cause des bousculades. Il a fallu que des adultes fassent une chaîne pour les aider à se relever et éviter qu'ils se fassent piétiner. Les derniers enfants qui sont arrivés n'ont même pas eu leur médaille», poursuit ce coureur. «C'est dommage. Ce marathon pourrait être une vitrine du Maroc et de Casablanca. C'est le genre d'évènement qui a un pouvoir médiatique énorme et peut rapporter beaucoup de touristes.»