Après seulement six mois d'existence, le cabinet El Othmani devra connaitre son premier remaniement ministériel. L'Istiqlal de Nizar Baraka marquera-t-il son retour au gouvernement après trois ans passés dans les rangs de l'opposition au détriment d'un PPS en disgrâce ? L'Istiqlal de Nizar Baraka serait-il le grand bénéficiaire du «séisme politique» que le Maroc a connu cet après-midi, ayant mis un terme aux fonctions de quatre ministres de l'actuel gouvernement ? Une interrogation que Yabiladi avait soulevée en août dernier et qui est aujourd'hui au cœur de l'actualité. Le souverain a chargé Saâdeddine El Othmani de lui soumettre des propositions de nominations aux postes désormais vacants. Un processus appelé à prendre plusieurs jours voire même des semaines. C'est en effet la nature du remaniement qui déterminera en grande partie la durée des négociations. Si le chef de l'exécutif, en concertation avec la Palais, se contente de substituer les ministres ayant subi la foudre royale par d'autres personnes issues des même partis concernés (le PPS et le MP), le temps des négociations devrait être court. En témoigne, l'opération menée en mai 2015 par Abdelilah Benkirane pour remplacer trois ministres (Habib Choubani, Soumaia Benkhaldoune et Abdeladim El Guerrouj) «ayant présenté leurs démissions au roi». Elle n'avait d'ailleurs pas dépassé les huit jours. Le PPS, en disgrâce, sera-t-il exclu du gouvernement ? De 2015 à 2017, le contexte politique a totalement changé. Le PPS de Nabil Benabdellah, chouchouté par Abdelilah Benkirane, a perdu des plumes à l'issue des élections législatives du 7 octobre 2016. Les camarades n'ont plus que 12 députés à la Chambre des représentants. A cette perte de popularité s'ajoute le revers du limogeage de deux de ses ministres, des adhérents de longue date au PPS dont le secrétaire général. Dans ces conditions, la formation du Livre devrait en tirer les conséquences et annoncer, comme cela est en vigueur sous d'autres cieux, le retrait du gouvernement El Othmani. Sans oublier de rappeler que la secrétaire d'Etat chargé de l'eau, Charafat Afilal, est également sur la corde raide. En cause l'«Intifida de la soif» qui secoue certaines régions du royaume. Quant au Mouvement populaire, il devrait s'en tirer sans trop de dommages. En effet, les ministres démis de leurs fonctions (Mohamed Hassad et Larbi Bencheikh) n'ont rejoint le parti de l'Epi qu'à l'occasion de la présentation du cabinet El Othmani en avril dernier. Lors de la signature, en octobre 2015, du programme «Al Hoceima phare de la Méditerranée», les deux responsables sans appartenance politique étaient des technocrates.