L'Afrique du Sud multiplie ses interventions en faveur du Polisario. En août, elle a embarqué les pays de la Communauté de développement de l'Afrique australe dans une déclaration de soutien au Front, tandis qu'elle a arraché, en septembre lors du BRICS, l'inscription du Sahara occidental à la liste de ses préoccupations. Aujourd'hui, Pretoria impose Brahim Ghali en tant qu'invité d'honneur à une session du Parlement panafricain. Une fois encore, l'Afrique du Sud se presse de porter secours à la direction du Polisario. Elle a réussi à imposer Brahim Ghali comme invité d'honneur à l'occasion de la cinquième session ordinaire du Parlement panafricain, à Johannesburg du 9 et 10 octobre, placée sous le thème «accroître le dividende démographique par l'investissement dans la jeunesse». A cet effet, Ghali est arrivé hier en Afrique du Sud. Une fois à l'aéroport, il a immédiatement tenu un point de presse au cours duquel il a répété les mêmes phrases devant les journalistes. Le pays de Jacob Zuma récidive Pretoria offre ainsi une tribune inespérée pour le chef du Front d'étaler ses positions sur le conflit du Sahara occidental devant plus de 270 députés africains, d'autant qu'avec la fin du second mandat de Barack Obama, le différend territorial n'est plus une priorité pour la communauté internationale. En témoigne le retard dans la nomination de Horst Köhler en tant que nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara. Une désignation officialisée début septembre, un mois seulement avant le briefing du diplomate allemand devant le Conseil de sécurité. Le pays de Jacob Zuma récidive. Le 20 août dernier à Johannesburg, l'Afrique du Sud a persuadé les quinze membres de la Communauté de développement de l'Afrique australe (Southern African Development Community - SADC) d'adopter une recommandation portant soutien au Front. Les Etats ont exprimé dans le communiqué final «leur profonde préoccupation de l'arrêt du processus de décolonisation sur le continent africain, au Sahara occidental». Trois semaines plus tard à Xiamen, en Chine, à l'occasion d'un sommet des Etats du BRICS (Brésil, Chine, Inde, Russie et Afrique du Sud), Pretoria a réussi à inscrire le Sahara occidental dans la déclaration finale de la réunion. «Nous soutenons les efforts visant à résoudre de manière exhaustive les problèmes en République démocratique du Congo, en Libye, au Soudan du Sud, en Somalie, en République centrafricaine et au Sahara occidental», lit-on dans le texte. Grâce au soutien de son ami Jacob Zuma, Ghali peut s'offrir des sorties des camps de Tindouf sans risquer d'être arrêté, d'autant que la réouverture en novembre 2016 de poursuites pénales contre lui en Espagne pour «génocide et crimes contre l'humanité» a limité ses déplacements à l'étranger.