Le gouvernement de gauche, au pouvoir a Stockholm depuis septembre 2014, a pris ses distances avec le Polisario. En plus d'avoir renoncé à reconnaitre la «RASD», il laisse les entreprises suédoises investir au Sahara occidental. Un revirement que dénoncent des ONG partisanes du Polisario dans le pays nordique. Il y a deux ans, le Maroc avait décidé de boycotter les sociétés suédoises en riposte au projet de Stockholm de reconnaitre la «RASD». A l'époque l'ancien ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Mustapha El Khalfi ajoutait une autre raison à la colère de Rabat, soulignant que les autorités suédoises interdisaient aux exportations marocaines issues du Sahara d'accéder au marché local et mener des campagnes contre les entreprises installées dans la province. Un argument repris le 6 octobre 2015 par l'ex-ministre de la Justice Mustapha Ramid à l'occasion de sa participation à une émission de débat politique sur la chaîne Al Aoula. Deux ans plus tard, nous assistons à un bouleversement total de la situation. Désormais ce sont les partisans du Polisario dans le pays nordique qui montent au créneau pour dénoncer le revirement de l'exécutif de Stefan Löfven. WSRW et Emmaüs Stockholm même combat L'ONG «Western Sahara Resource Watch» cite dans un communiqué quelques entreprises suédoises engagés aux côtés de sociétés marocaines ayant des projets au Sahara dans l'extraction des phosphates, la fourniture de produits pétroliers et la pêche. Dans la liste de WSRW figure également un tour opérateur qui promeut le kit-surf à Dakhla. L'association déplore que l'«absence actuelle d'avis du gouvernement» ait «conduit à une multitude d'interprétations des principes juridiques applicables au Sahara Occidental». Et d'inviter «le gouvernement suédois à conseiller clairement aux entreprises de ne pas s'engager dans le territoire». WSRW n'est d'ailleurs pas la seule à aborder ce sujet. L'antenne suédoise de l'association Emmaüs a rédigé un rapport sur cette question, présenté le 27 septembre à Stockholm en présence de membres du Polisario. La Suède a donné, le 19 avril, son feu vert à la Commission européenne pour entamer des négociations avec le Maroc afin de contourner le verdict de la Cour de justice de l'Union européenne du 21 décembre 2016 excluant le Sahara occidental de tous les accords de libre échange qui seront conclus.