La visite de travail de représentants politiques de gauche en Suède s'est conclue sur une note positive. La combinaison du dialogue et du ton ferme affiché par les autorités marocaines a poussé la partie suédoise à reporter sine die le projet de reconnaissance de l'autoproclamée «RASD». La délégation marocaine qui s'est déplacée en Suède a terminé sa mission. Demain matin Nabila Mounib et ses camarades animeront un point de presse à Rabat. Mais avant leur départ, ils ont rencontré des journalistes locaux, hier à Stockholm. Après trois jours de réunions et d'entretiens, les représentants de formations de gauche ont réussi une percée dans le système politique suédois. Pour la première fois, des membres du gouvernement et des députés ont montré un intérêt particulier à entendre la position marocaine sur le Sahara occidental. I y a avait bien eu une visite de parlementaires en 2013 conduite par Karim Ghellab, l'ancien président de la Chambre des représentants, mais c'était beaucoup plus une villégiature qu'une véritable action diplomatique pour plaider la cause nationale. Dialogue et menaces A Stockholm, Nabila Mounib (secrétaire générale du PSU), Rachida Tahiri (députée du PPS), Mohamed Ben Abdelkader (de l'USFP) et l'historien Mohamed Bouaâziz se sont entretenus avec la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, le président de la commission des affaires étrangères et des parlementaires issus de la coalition gouvernementale PSD-Verts, le Rassemblement des modérés (opposition de centre-droit) et le vice-président du parlement suédois. Tous ont martelé le même message à leurs interlocuteurs marocains : «La Suède n'a pas l'intention de reconnaitre la "RASD"». Néanmoins le dialogue de la délégation marocaine avec les Suédois n'aurait probablement pas été aussi efficace sans la menace du gouvernement Benkirane de boycotter les produits de ce pays. Un durcissement de ton qui a contraint l'exécutif de Stefan Löfven à annoncer qu'il n'avait pas l'intention de toucher aux intérêts économiques marocains. Mardi 6 octobre sur la chaine Al Aoula, le ministre de la Justice, Mustapha Ramid, a cité des exemples marquant l'hostilité des autorités suédoises à l'égard des produits en provenance du Sahara ainsi que le retrait du fonds souverain suédois de ses actions dans le tour de table de sociétés ayant des investissements au Sahara. Convaincu des avantages de l'actuelle stratégie marocaine, Ramid s'est montré favorable pour brandir les mêmes menaces avec les autres pays qui préparent des projets de reconnaissance de la «RASD». Le message est directement destiné aux autres pays d'Europe du nord ainsi qu'à la Slovénie.