Les fidèles de confession musulmane installés en Europe déplorent toutefois une discrimination et un harcèlement répandus, selon une enquête de l'Agence des droits fondamentaux de l'UE (FRA). Les institutions démocratiques européennes inspirent confiance à la grande majorité des musulmans dans l'Union européenne (UE), en dépit d'une discrimination et d'un harcèlement répandus, selon une enquête majeure de l'Agence des droits fondamentaux de l'UE (FRA). D'emblée, les auteurs de l'étude tordent le coup à un poncif récurrent : «Les résultats de notre enquête décrédibilisent totalement l'affirmation selon laquelle les musulmans ne seraient pas intégrés dans nos sociétés. Au contraire, nous observons un degré de confiance dans les institutions démocratiques qui est bien plus élevé que celui de la population en général», souligne le directeur de la FRA, Michael O'Flaherty. «Toutefois, chaque incident de discrimination et de crime de haine entrave leur pleine inclusion dans la société et réduit leurs chances de trouver un emploi. Nous risquons d'aliéner les individus et leurs communautés, ce qui pourrait avoir de graves conséquences», prévient Michael O'Flaherty. Principales conclusions du rapport : 76% des personnes musulmanes interrogées ressentent un attachement fort envers le pays dans lequel elles vivent. En revanche, 31% des personnes qui recherchent un emploi ont fait l'objet de discrimination au cours des cinq dernières années précédant l'enquête, tandis que 42% des personnes sondées qui ont été contrôlées par la police au cours de l'année précédant l'enquête affirment qu'elles l'ont été parce qu'elles sont issues de l'immigration ou en raison de leur origine ethnique. Les musulmans plus ouverts aux mariages multiconfessionnels que la population européenne Neuf musulmans sondés sur dix disent qu'ils ont des amis appartenant à une autre religion et presque tous (92%) sont à l'aise avec l'idée de côtoyer des voisins issus d'une autre religion. De plus, la moitié des répondants disent qu'ils se sentiraient «totalement à l'aise» si un membre de leur famille épousait un non musulman (48%), contre 17% déclarant le contraire. Moins de répondants musulmans se sentiraient d'ailleurs mal à l'aise si un membre de leur famille convolait avec une personne appartenant à une autre religion que la population en générale, d'après une étude de l'Eurobaromètre réalisée en 2015. Celle-ci révélait en effet que 30% de la population européenne se sentirait mal à l'aise si leur fils ou leur fille avait une relation amoureuse avec une personne musulmane. Autre point, plus négatif : 23% des répondants musulmans seraient mal à l'aise à l'idée d'avoir des voisins homosexuels ou bisexuels, contre 16% pour la population européenne. Les musulmans d'Europe sont également 30% à être réticents à avoir des voisins transgenres ou transsexuels. Il ressort toutefois que les femmes musulmanes apparaissent plus ouvertes à l'idée d'avoir des voisins de diverses orientations sexuelles.