«La France n'est pas un paillasson» mais l'Algérie «s'essuie les pieds sur nous» : Dans un éditorial incisif publié par Le Point, le journaliste Franz-Olivier Giesbert condamne les ingérences répétées et les affronts dont sont victimes la France et l'Union européenne. Selon lui, l'inertie des Européens face à ces provocations expose le vieux continent à des humiliations croissantes dans un contexte mondial en pleine recomposition géopolitique. Un partenaire algérien ingrat M. Giesbert met en lumière les relations tendues entre Paris et Alger. Malgré une aide publique au développement chiffrée à 842 millions d'euros entre 2017 et 2022, l'Algérie persiste dans une attitude hostile envers la France. Cette générosité contraste avec les revenus substantiels tirés des hydrocarbures par le régime algérien, estimés à 50 milliards de dollars annuels en période faste. Le journaliste évoque également des dérives inquiétantes : la prise en otage morale de l'écrivain Boualem Sansal, naturalisé français, et les campagnes haineuses menées par des influenceurs algériens installés en France. Ces derniers, encouragés par des propos de proches du président Abdelmadjid Tebboune, appellent à une radicalisation de la diaspora sous la bannière d'un "moudjahidisme" moderne. Une Europe en position de faiblesse Au-delà du cas algérien, M. Giesbert élargit son analyse à l'ensemble de l'Union européenne, qu'il accuse de passivité face aux ambitions décomplexées de puissances étrangères. Il cite les assassinats de Kurdes en plein Paris par la Turquie, l'influence prorusse grandissante en Slovaquie et en Moldavie ainsi que les ambitions territoriales des Etats-Unis sur le Groenland. Ce dernier, riche en terres rares, attire également les convoitises stratégiques de la Chine, sans que l'Europe ne réagisse avec fermeté. Pour Giesbert, l'apathie européenne est une invitation aux humiliations et aux convoitises extérieures. Il appelle à un réveil des instances européennes afin de réaffirmer la souveraineté et la dignité du vieux continent. "La faiblesse attise les convoitises et l'apathie, les humiliations", avance-il, exhortant l'Europe à agir avant qu'il ne soit trop tard.