Après le festival Tanjazz, les militants anti-normalisation avec Israël ont mis le cap sur le prochain congrès de l'Istiqlal. Une cible qui surprend alors qu'ils s'étaient montrés silencieux à l'occasion de la Hiloula de Rabbi Haïm Pinto à Essaouira. A défaut d'une réelle rentrée politique, c'est le clan anti-normalisation avec Israël qui multiplie les actions et attirent les projecteurs. Au festival Tanjazz de Tanger, il a pris la tête d'une campagne, avec des sit-in et autres communiqués sur les réseaux sociaux, foncièrement opposée à la présence d'une artiste israélienne ayant passé son service militaire et automatiquement considérée soldate de réserve. Pour rappel, tous les Israéliens sont assujettis à effectuer leur service militaire à l'exception de ses citoyens de confessions musulmane, chrétienne et druze. Même l'exemption accordée, depuis des décennies, aux orthodoxes juifs a volé en éclat après le verdict de la cour suprême de la semaine dernière. Une décision à l'origine de violents affrontements entre les membres de cette communauté et les forces de l'ordre. Deux poids deux mesures Si les dizaines de manifestants ayant dénoncé la participation de Noam Vazana à l'édition Tanjazz de 2017, pourquoi ils n'ont pas élargi leur contestation par exemple à Essouira où s'est tenue, du 14 au 17 septembre, la Hiloula de Rabbi Haïm Pinto ? Une sorte de «moussem» religieux qui bénéficie, à l'instar des autres Hiloulas, de la bienveillance des autorités marocaines. Les médias officiels leur accordent une couverture spéciale, avec la présence de représentants du ministère de l'Intérieur, notamment les gouverneurs, facile à distinguer des autres participants juifs grâce à leurs djellabas blanches et leurs tarbouches. Si à Tanger la réaction a été virulente, il est difficile de comprendre la logique du silence à Essaouira. D'autant que tous les Israéliens ayant pris part à la Hiloula ont déjà effectué leur service militaire. L'action des militants anti-normalisation avec Israël semble parfois à géométrie variable. Les cibles au Maroc peuvent parfois étonner. Si la Hiloula de Rabbi Haïm Pinto a été épargnée, il n'en est pas de même pour le Parti de l'Istiqlal. Ils reprochent aux organisateurs du congrès d'avoir accordé la sécurité de l'évènement, qui débutera le 29 septembre, à une société qui travaille avec l'armée israélienne dans les colonies en Cisjordanie.