Au Nigéria les opposants à l'intégration du Maroc à la CEDEAO se relaient pour jouer la même partition. Hier à Lagos, c'est au tour de la Manufacturers Association of Nigeria fondée en 1971 de faire entendre sa voix lors de son assemblée générale, indique un média nigérian. La structure économique qui ambitionne la promotion du produit économique local a mis en garde les autorités d'Abuja contre le vote en faveur de l'admission du royaume à la CEDEAO à l'occasion du prochain du groupement régional prévu le 16 décembre à Lomé au Togo. Le président de la MAN a rappelé dans une intervention que le royaume et l'Union européenne sont liés par un accord de libre-échange. Frank Udemba Jacobs a dit craindre les conséquences négatives de l'adhésion du Maroc à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest sur l'économie de son pays. Il a estimé que la perspective de l'admission du royaume finirait par ouvrir le marché nigérian, fort de plus de 186 millions de consommateurs et le plus grand dans la région, aux produits européens via le Maroc. Force est de constater que pour une fois, l'opposition à l'admission du royaume à la CEDEAO s'articule sur du concret. En témoigne la «menace terroriste» brandie récemment par l'Association nigériane des diplomates retraités et «la nature du régime politique au Maroc» relayée la semaine dernière à Abuja par le chef du Nigeria Labour Congress, ou enfin la "géographie" avancée par le président de l'Organisation du Commerce de l'Union de l'Afrique de l'Ouest.