photo de famille des dirigeants des pays membres de la cedeao a abuja, lors du 52e sommet de la cedeao. Au lieu d'acter l'entrée du Maroc dans la CEDEAO, le 52e sommet des présidents ouest-africains a débouché sur la création d'un comité de 5 pays chargé de se prononcer sur «les implications de cette adhésion». L'adhésion du Maroc à la CEDEAO s'avère moins évidente que prévue. Alors que tous s'attendaient à une entrée dès le dernier sommet qui vient de se tenir ce week-end à Abuja, le royaume devra encore patienter avant de faire partie de la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest. À l'issue de leur 52e rencontre, les chefs d'Etat des pays membres de la CEDEAO ont décidé de créer un comité ad hoc composé des présidents du Nigeria, du Ghana, de la Côte d'Ivoire, de la Guinée et du Togo pour aussi bien examiner le cas du Maroc, celui de la Tunisie et de la Mauritanie, qui demandent chacun un partenariat taillé sur mesure. «Pour ce qui est de l'adhésion à part entière du Maroc à la CEDEAO, de la Tunisie en qualité d'observateur et de la Mauritanie comme membre associé, le sommet a mis en place un comité composé des présidents togolais, ivoirien, ghanéen, guinéen et nigérian pour adopter les termes de références et superviser l'étude approfondie des implications de cette adhésion», lit-on sur le communiqué final sanctionnant ce sommet suivi avec intérêt au Maroc et au-delà. Etude discutée Quant à l'étude d'impact sur l'adhésion du Maroc commanditée par la CEDEAO lors de son avant dernier sommet à Monrovia en juin dernier, elle a été livrée. D'ailleurs, dans leur déclaration finale, les présidents ouest-africains n'ont pas manqué de féliciter la commission sortante ainsi que les partenaires techniques de la CEDEAO, pour la «qualité» de ce rapport. À Abuja, il en a été question et plus globalement de l'intégration du Maroc. Le sujet a toutefois été discuté à huis clos. Quant à l'éventuelle tenue d'un sommet extraordinaire en janvier prochain sur le cas précis du Maroc, le communiqué final reste muet à ce propos. Logiquement, cette échéance paraît trop proche au regard du nouveau comité des chefs d'Etat, qui vient d'être mis sur pied pour traiter ce dossier. Le seul rendez-vous confirmé est celui de juin prochain à Lomé, pour la 53e Sommet ordinaire. Ce qui est sûr, c'est que l'étude d'impact revient aussi bien sur les avantages que les craintes suscités par la candidature du Maroc. Si les points positifs sont certains pour la CEDEAO, la levée de boucliers du secteur privé ouest-africain a sûrement contribué à freiner le processus, sans parler de probables réserves exprimées par le Nigéria, première puissance économique de la sous-région. Changement de tête à la Commission de la CEDEAO Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont attribué le poste de président de la Commission de l'organisation à la Côte d'Ivoire à l'issue de leur 52e session ordinaire. Ils ont ainsi approuvé la nomination de l'actuel ministre ivoirien de l'Industrie et des mines, Jean Claude Brou, en qualité de président de ladite commission pour un mandat de quatre ans à compter du 1er mars 2018. Jean Claude Brou remplace ainsi le Béninois Marcel Alain de Souza dont le mandat n'est pas renouvelé comme prévu. Auprès de la CEDEAO, on met en avant la nécessité de procéder à des alternances à la tête de l'organisation. De Souza ne sera pas le seul à quitter le navire. C'est également le cas de la plupart des autres responsables en postes statutaires dans les Etats membres. Toujours sur le plan organisationnel, les chefs d'Etat ont réitéré la nécessité d'opérer les réformes structurelles et institutionnelles devant permettre à la CEDEAO d'être plus efficace et plus efficiente.