Les fidèles de Benkirane refusent de déposer les armes. Si l'issue de la bataille du 3e mandat semble sourire au camp d'El Othmani, ils s'agitent en multipliant les annonces contradictoires. A trois mois de la tenue du congrès ordinaire du PJD, prévu les 9 et 10 décembre, les partisans de Abdelilah Benkirane multiplient les annonces contradictoires. La semaine dernière, sur leur canal préféré à savoir le quotidien Akhbar Al Ayoum, ils affirmaient sans la moindre réserve que le 3e mandat pour l'actuel secrétaire général n'est qu'une question de formalité. Et d'annoncer qu'une majorité au sein des ténors de la Lampe et au Mouvement unicité et réforme s'est dégagée en faveur de la modification de l'article 16 du règlement intérieur du parti. Une information relayée ensuite par de nombreux médias au point même que des sites d'actualité dans le monde arabe en fassent écho. Ce lundi ils effectuent un rétropédalage toujours sur le même canal médiatique. Ils n'évoquent plus la question du 3e mandat -pourtant acquise il y a quelques jours- mais parlent plutôt d'une stratégie alternative. A en croire les «sources» d'Akhbar Al Yaoum, Benkirane serait entrain de préparer Driss El Azami pour lui succéder à la tête du PJD. Un choix logique, sachant qu'il avait déjà réussi à l'imposer à la présidence du groupe parlementaire de la Lampe à la Chambre des représentants alors que les députés avaient renouvelé leur confiance en Abdellah Bouanou. Réussira-t-il pour autant à placer son protégé aux commandes du parti ? Les partisans de Benkirane nuisent à son image Pour mémoire, c'est Mohamed Yatim qui était pressenti dans un premier temps pour jouer le «Medvedev» pour Benkirane. Sauf que sa destitution par le roi Mohammed VI après l'avoir chargé de former un nouveau gouvernement et la nomination de Yatim ministre de l'Emploi dans le cabinet El Othmani ont sans aucun doute contraint le secrétaire général à changer ses plans et jeter son dévolu sur l'ancien ministre du Budget. Ces agitations de la part des partisans de Benkirane nuisent beaucoup à son image. En revanche dans le camp d'en face, les pro-El Othmani agissent en silence. Une voie qui leur avait déjà permise d'avorter la tenue d'une session extraordinaire du conseil national du PJD pour examiner les «concessions» faite par le chef du gouvernement à ses alliés au sein de la majorité. Par ailleurs et contrairement à ce qui avait été annoncé en juin dernier par le n°2 du parti, Sliman El Amrani, le PJD n'a tenu jusqu'à présent aucune «réunion élargie» pour examiner les conditions de la préparation du prochain congrès.