Le ministère marocain des Affaires étrangères a réagi aux récentes déclarations du Premier ministre algérien indiquant que l'ouverture des frontières n'était pas à l'ordre du jour. Un communiqué dénonce, aujourd'hui, une politique algérienne du «statu quo». Le communiqué du Ministère des Affaires Etrangères (MAE), publié aujourd'hui, mercredi 1er juin, déplore dès ses premières lignes «le recours, par Alger, a des arguments injustifiés pour maintenir le statu quo». Le MAE répond aux récentes déclarations d'Ahmed Ouyahia, le Premier ministre algérien. Il a affirmé, dimanche dernier, que «l'ouverture des frontières avec le Maroc n'est pas à l'ordre du jour». Le chef du gouvernement algérien avait également précisé qu'une telle mesure n'interviendrait que dans un climat de «confiance mutuelle». Ahmed Ouyahia avait dénoncé des déclarations de la MAP, ainsi que l'activité de lobbying menée par le Maroc visant à impliquer Alger dans l'envoi de mercenaires en Libye. Il avait également indiqué que de telles manœuvres ne favorisaient pas un climat propice à l'ouverture des frontières. Dans son communiqué, le MAE trouve «surprenantes» les déclarations du Premier ministre algérien, «à la fois sur le fond et le timing». La sortie médiatique d'Ahmed Ouyahia intervient, en effet, alors que plusieurs dirigeants algériens, dont le président Bouteflika en personne, ont encouragé le rapprochement entre les deux pays. Le communiqué souligne, en outre, les progrès enregistrés dans les relations bilatérales entre les deux pays. Il souligne, notamment, «des échanges de visites ministérielles fructueuses dans plusieurs domaines de coopération». Clarifications Le communiqué du MAE a également tenu à clarifier plusieurs points. Il rappelle qu'«aucun responsable marocain n'a évoqué le rôle de l'Algérie dans la facilitation du recrutement ou du passage des mercenaires vers la Libye». Le MAE a également tenu à dédouaner la MAP de toute accusation, rappelant que l'agence officielle marocaine, «à l'instar d'autres agences de presse, chaînes de télévision et sites Internet, la MAP s'est limitée à reprendre des éléments d'information ou des déclarations». Le MAE a conclu son communiqué en rappelant que le Maroc regrettait « le recours à des arguments ou à des préalables injustifiés, et à chaque fois d'un type nouveau, pour (…) faire reculer l'échéance de la réouverture des frontières et perpétuer une situation singulière et exceptionnelle dans le monde». Il a également souligné que le Royaume demeurait «engagé, avec force et sincérité, sur la voie d'une véritable normalisation des relations bilatérales, au bénéfice des deux peuples frères».