Après presque quatre ans aux commandes de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra quitte les Affaires étrangères. L'homme pourrait rebondir à l'ambassade à Paris, poste vacant depuis décembre. Pas de place pour Ramtane Lamamra dans la composition du gouvernement Tebboune. L'homme qui a dirigé la diplomatie algérienne pendant trois ans et sept mois n'est plus dans les petits papiers des tenants du pouvoir à Alger. Présenté lors de sa nomination (le 11 septembre 2013) comme «Monsieur Afrique», ses passages en tant qu'envoyé spécial de l'UA de 2003 à 2007 et Commissaire pour la paix et la sécurité de l'Union africaine de 2008 à 2013, plaidaient largement en sa faveur. Cependant, il a vite déçu. Le clan présidentiel a été contraint de réagir par un léger remaniement ministériel opéré, le 5 mai 2015. Abdelkader Messahel qui était ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébines et africaines s'est débarrassé de la tutelle de Lamamra. Ayant gagné en autonomie il a été promu ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de Ligue arabe. L'Afrique échappait ainsi à Lamamra alors que le Maroc accentuait son offensive diplomatique sur le continent. Espoir de rebond à Paris Cette éviction ne signifie pas pour autant une retraite définitive pour l'ancien chef de la diplomatie algérienne. Son prédécesseur, Morad Medelci, avait été récompensé par la présidence du Conseil constitutionnel. Une fonction qu'il assume depuis le 11 septembre 2013. Lamamra pourrait quant à lui être gratifié du titre d'ambassadeur à Paris, d'autant que le poste est vacant depuis décembre dernier. Amar Boudjema avait servi de bouc émissaire à l'échec de l'organisation d'un forum des affaires en Afrique. Avec un président considéré par certains comme «ami de l'Algérie» au palais de l'Elysée, l'ancien chef de la diplomatie pourrait être plus efficace à son pays. La semaine dernière au Mali, Emmanuel Macron avait salué le rôle d'Alger au Mali et annonçait à la presse qu'il s'est entretenu téléphoniquement avec le président Abdelaziz Bouteflika. Une fois nommé à Paris, le principal interlocuteur de Lamamra au Quai d'Orsay sera Jean-Yves Le Drian, un autre ami de l'Algérie.