A 32 ans, Nabil Aoulad Ayad, humoriste, termine la tournée de son premier one-man-show. Un spectacle qui se voulait autobiographique et attrait à son vécu. Portrait d'un comique d'origine marocaine qui a su faire de son passé sa force sur scène. Après 50 spectacles offerts au public néerlandais à travers une heure et demie de pur amusement et de rire, le Néerlandais d'origine marocaine, Nabil Aoulad Ayad clore sa tournée aux Pays-Bas ce samedi soir. A l'origine de son one-man-show, une vieille boite de souvenirs de son enfance. Battant et polyvalent, tout a commencé pour l'artiste en 2006 et à seulement 21 ans lorsqu'il fut sacré champion de beatbox dans un programme néerlandais. En effet, en plus de sa casquette de comique sous laquelle il est connu aujourd'hui, il est aussi acteur, comédien et beatboxer. En 2008, il fait ses premiers pas dans la série «Onderweg naar Morgen» (la voie de demain), où il jouait le rôle de Yousef El Bassity en remplaçant un acteur. Il a également participé à «Comedy Factory» sur RTL 4, présenté par Najib Amhali, un autre Néerlando-marocain. Enfin, en 2015, il a terminé deuxième à la compétition du «Leids Cabaret Festival», un festival annuel dédié aux comédiens et au théâtre. Né en 1984, à Waalwijk (sud des Pays-Bas), Nabil est issu d'une famille d'immigrés marocains d'Al Hoceima. C'est à l'âge de neuf ans qu'il perd son papa, décédé d'une crise cardiaque. «C'est alors que nous sommes devenus une famille défavorisée, j'ai appris à me battre», confie-t-il au site néerlandais d'information ED. A 18 ans, il décide de déménager à Amsterdam, laissant à Waalwijk sa maman originaire, elle, d'Imzouren. Un passé douloureux qui l'a forgé et dont il s'est inspiré pour fouler les scènes néerlandaises en plus de ses modèles. «J'aime l'humour politique, l'humour absurde et l'humour noir. Ceux qui m'inspirent sont des gars comme Richard Pryor, George Carlin, Bill Hicks, Dave Chappelle, Chris Rock, Bill Burr Patrice O'Neil et Louis Ck», confie l'humoriste à Yabiladi. Un one-man-show à son image «Oublie le passé, regarde vers l'avenir» est le conseil de la maman de Nabil qu'il n'a pas su prendre en considération. En effet, en visite l'année dernière chez sa maman, il raconte avoir redécouvert dans son grenier une vieille boite. Une caisse qui renfermait de vieux souvenirs et qui a été le point de départ de son one-man-show. Un flashback qu'il qualifie de «musical et nostalgique dans les années 1990». «Tijdmachine» (La machine à remonter le temps, ndlr), est le premier stand up du jeune néerlando-marocain, inspiré de son vécu et de sa jeunesse. Le comédien y plonge à travers ses souvenirs dans l'époque de l'insouciance et la sécurité. Il s'agit là d'un devoir de mémoire aussi qu'il met en avant en se demandant chaque soir, «que feriez-vous si vous aviez une machine à remonter le temps ?», raconte-t-il. Contacté par Yabiladi, Nabil explique : «J'étais nerveux la première fois, parce que mon pire cauchemar était que les gens ne rient pas.» C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il a joué son spectacle en avant-première dans un club de comédie à Amsterdam afin de juger du niveau de son travail. Un pari qui s'est avéré concluant puisque, très vite, il programme sa propre tournée aux Pays-Bas avec 50 dates. Un one-man-show qui s'avère une heure et demie de pur amusement et rire en sa compagnie, rapportent les médias néerlandais. Le spectacle a été produit et dirigé par Titus Tiel Groenestege et écrit par Nabil Aoulad Ayad. Cette tournée aux Pays-Bas prend fin demain soir avec une dernière représentation à Bergeijk (sud). Cependant, Nabil affirme qu'«il reprendra sa tournée après l'été», avec pour seul rêve : «remplir les plus grandes salles du monde comme aux Etats-Unis». Et pourquoi pas un jour fouler des scènes marocaines, puisque l'artiste d'origine marocaine ne cache pas sa volonté de présenter ses œuvres dans son pays d'origine. «Je n'ai pas prévu prochainement de spectacles mais j'aimerais jouer au Maroc dans l'avenir», nous confie-t-il.