Fahd L., étudiant marocain vivant en France depuis 10 ans, a été arrêté le mardi 23 juin dans la matinée par la police de l'air et des frontières (PAF), à son domicile à Pau selon le journal régional Sud Ouest. Le jeune homme de 28 ans faisait l'objet d'une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Sa demande pour faire annuler cette obligation avait été rejetée par le tribunal administratif de Pau en mai dernier. Il a été arrêté peu avant 9 heures par la PAF à son domicile palois, sis avenue Fouchet. L'étudiant en licence de mathématiques appliquées a réussi à alerter quelques camarades étudiants avec des SMS lors de son interpellation. Ainsi, une cinquantaine de personnes, étudiants, professeurs et militants associatifs se sont mobilisés et se sont rassemblés, le jour même de l'interpellation, à 18 heures en signe de soutien devant la préfecture des Pyrénées-Atlantiques à Pau. Une délégation composée de deux étudiants, membres du Réseau universitaire sans frontières et le représentant du Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNESUP), Jean Ortiz, ont été reçus par le secrétaire général, Christian Gueydan. «Nous lui avons demandé de donner à Fahd la possibilité de passer la session de rattrapage qui a lieu dans six jours», explique à Sud Ouest un de ses amis, membre de la délégation. Christian Gueydan a confirmé selon les propos d'Olivier Dartigolles, enseignant en histoire et porte-parole du Parti communiste français (PCF), le placement de l'étudiant «sous le régime de la garde-à-vue» (24 heures) et la forte probabilité d'une «reconduite à la frontière» sans même passer par un centre de rétention administrative dès le 24 juin. Dans cette épreuve, Fahd a aussi bénéficié du soutien de son université. Le secrétaire général de l'Université de Pau et des pays de l'Adour (UPPA) a informé les manifestants que les instances officielles de l'Université ont également demandé que l'étudiant puisse passer sa licence dans des conditions normales. Les résultats des examens étaient prévus pour ce jeudi 25 juin et les rattrapages du lundi 29 juin au 4 juillet. Fahd avait prévu de rentrer au Maroc selon la station locale de Radio France. Mais il n'aura pas le temps de valider sa licence de mathématiques – il ne lui restait que quelques unités de valeur – car il a été embarqué mercredi soir à Sète pour rejoindre Tanger, d'après la même source, alors qu'un autre rassemblement était prévu à 18 heures devant la préfecture. Dans la même journée du mercredi à Pau, au centre social Le Hameau, un comité de soutien a été également constitué pour venir en aide à une famille tchétchène menacée d'expulsion, rapporte Sud Ouest.