L'accord de pêche entre le Maroc et l'Union Européenne qui arrive à échéance le 27 février 2011 pourrait être prolongé. Mardi, la commission européenne, par la voix de sa directrice générale des Affaires maritimes et de la Pêche Lowri Evans, s'est dite favorable à la prorogation de cet accord paraphé le 29 juillet 2005. Même si les deux parties n'ont pas encore accordé leurs violons concernant le statut de la zone de pêche du Sahara, la reconduction est imminente. Au rythme ou évoluent les choses, l'on s'acheminerait vers une reconduction de l'accord de pêche qui lie le Royaume a l'Union Européenne. A en croire l'agence de presse espagnole EFE, la directrice des Affaires maritimes et de la Pêche au niveau de la Commission européenne n'a pas soutenu le contraire. Lowri Evans a devant les parlementaires européens, reconnu les efforts du Maroc dans sa politique de développement du secteur de la pêche notamment à travers son programme Halieutis. Un accord de partenariat qui au delà des deux partenaires, profite à beaucoup de pays membres de l'UE. Même son de cloche chez la ministre espagnole de l'environnement du milieu rural et marin, Mme Rosa Aguilar. Une éventuelle prorogation de cet accord sera certes bénéfique pour le Royaume, mais elle sera aussi synonyme d'aubaine pour les armateurs européens. Cette prolongation va leur permettre d'éviter de nombreuses pertes. Pis, «le non-renouvellement se traduira par la perte d'une centaine de licences pour les navires espagnols» fait savoir Lowri Evans. L'accord de partenariat en cours a permis a des navires européens de bénéficier de 119 permis de pêche dont 100 sont octroyés aux navires espagnols - c'est dire l'importance de cet accord pour les pêcheurs espagnols. En contrepartie, l'Union Européenne débourse plus de 360 millions dhs pour le compte de la filière marocaine de la pêche. Imbroglio autour de l'espace maritime du Sahara Le problème du statut de la zone de pêche du Sahara risque d'achopper sur les pourparlers en cours entre les deux parties. Dans ce sujet très sensible, le Maroc et l'UE n'adoptent point le même langage. Si la commissaire européenne à la pêche, Mary Damanaki opte pour l'exclusion de l'espace maritime du «Sahara occidental», le Royaume lui affiche son omerta sur la question. Mary Damanaky va même plus loin en demandant aux autorités marocaines de montrer une preuve attestant que l'accord et la compensation financière de ce pacte ont été bénéfique à la population sahraouie. Condition préalable, selon elle, à la reconduction de l'accord en cours. La pêche, un secteur actuellement sous les feux de la rampe L'imminence de la prolongation de cet accord de pêche survient quelques jours après le lancement du premier salon Halieutis d'Agadir. Un rendez vous qui se veut désormais une vitrine de la pêche marocaine et un outil pour faire du secteur un levier important de son développement. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de développement du secteur halieutique initiée depuis l'année dernière. Ce plan ambitionne notamment de booster davantage le volume des exportations du Royaume dans le marché mondial de + 2,6 % à 5,4% à l'horizon 2020. Avec ce programme le Maroc veut aussi atteindre une production halieutique annuelle de 1,660 million de tonnes contre 1,035 million actuellement. La pêche demeure un secteur clé au Maroc. Actuellement elle a crée 170 000 emplois pour un chiffre d'affaires estimé a 16,3 milliards de DH (en 2007) dont 70 % dans l'export.