Le 2 mars 1956 acte officiellement la fin du protectorat français au royaume. Pendant le règne de Mohammed V, en sa qualité de roi du Maroc libre et de sultan, la fête de l'indépendance était célébrée à cette date. C'est sous Hassan II qu'il y a eu le changement qui prévaut encore aujourd'hui malgré des tentatives d'honorer ce jour en 2011. Le 2 mars 1956 est une date presque oubliée au Maroc. Et pourtant elle acte officiellement la récupération de la souveraineté du royaume après 44 ans de tutelle française. Ce jour-là, la page du protectorat français fut officiellement tournée avec la fin du traité de Fès conclu le 30 mars 1912. Un événement qui avait couronné plus d'une semaine de négociations entre le roi Mohammed V et le président du Conseil français, Guy Mollet. Sous le règne du défunt monarque, les Marocains avaient d'ailleurs l'habitude de célébrer la fête de l'indépendance le 2 mars. Ce n'est qu'avec l'accession au trône de Hassan II, le 3 mars 1961, que le changement s'est produit. Un contexte qui prévaut jusqu'à aujourd'hui. Les manuels scolaires, les médias, l'administration et la majorité des partis politiques ont tous contribué à ancrer ce changement dans la mémoire des générations qui se sont succédées depuis les années 1950. Une tentative au «Printemps arabe» Le 18 novembre, choisi pour fêter l'indépendance du Maroc, reste également une date importante dans l'Histoire du royaume. Deux jours après son retour d'exil, le 16 novembre 1955, dans un premier temps en Corse et puis à Madagascar, le sultan prononçait un discours mémorable à la nation. Devant une foule en liesse, il s'était dit pleinement déterminé à récupérer toute les régions encore sous contrôles français, espagnol et international (Tanger, ndlr). Par ailleurs de 1927 à 1961, les Marocains commémoraient l'accession du trône de Mohammed V chaque 18 novembre. Pendant des décennies, le 2 mars est entré dans une longue hibernation imposée. Ce n'est qu'avec la vague du «Printemps arabe» en 2011 qui se rapprochaient des côtes marocaines, que la date est sortie de sa léthargie. Au lendemain de la chute de Ben Ali en Tunisie le 14 janvier 2011, des internautes marocains de gauche avaient proposé d'organiser le 2 mars une marche réclamant plus de démocratie et de justice sociale. Une manière pour eux d'honorer une date longtemps oubliée. La tentative ne fut pas concluante et l'oubli continue toujours.